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Depuis l’Auvergne, les éleveurs pressent l’Etat d’indemniser les animaux morts

Posté le par AFP

Les syndicats agricoles lancent des « SOS » depuis le Sommet de l’élevage pour demander à l’Etat d’indemniser les brebis et moutons décimés par des maladies animales, dont certains n’ont pas pu être ramassés dans les pâturages d’altitude.

Au coeur de ce vaste salon professionnel aux portes de Clermont-Ferrand, la Confédération paysanne a déployé mercredi une bâche en plastique noir, de six mètres sur cinq, devant le stand du ministère de l’Agriculture.

« SOS soutien urgent », est-il écrit à la veille de la visite de la nouvelle ministre, Annie Genevard.

Les syndicats comptent aussi sur une venue vendredi du Premier ministre Michel Barnier. Ce dernier s’est entretenu mercredi matin à Matignon avec Arnaud Rousseau, le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA.

La nouvelle ministre de l’Agriculture a promis « des annonces qui concerneront à la fois la stratégie vaccinale mais aussi la réponse indemnitaire » lors de la venue du Premier ministre.

Les éleveurs de vaches et moutons font face à la menace croisée de la fièvre catarrhale ovine (FCO) – sérotypes 3, 4 et 8 – et de la maladie hémorragique épizootique (MHE).

Ces maladies ont en commun leurs symptômes (fièvre, amaigrissement…) et leurs vecteurs, des moucherons piqueurs qui transmettent le virus d’un animal à l’autre.

« C’est une hécatombe, les troupeaux sont décimés. On refuse que les éleveurs soient aussi décimés », a lancé mercredi, depuis le stand du ministère, la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola.

Les syndicats agricoles demandent tous à l’Etat de prendre en charge les pertes directes (mortalité) mais aussi indirectes (perte de la valeur du petit à naître, baisse de production laitière et de fertilité…).

La facture peut grimper très vite, sachant qu’ils estiment à 300 euros la valeur d’une brebis.

Laurence Marandola calcule qu’il faudra au moins cent millions d’euros si 5% du cheptel, soit plus de 300.000 animaux, succombent à la FCO. La FNSEA a évoqué 100 à 150 millions d’euros d’indemnisations.

– « Ramasser des cadavres » –

Sur le salon, le hall dédié aux moutons à été diminué d’un tiers en raison des restrictions liées aux maladies animales.

« Il n’y a pas de concours pour respecter la bulle sanitaire », explique Michèle Boudouin, présidente de la fédération nationale ovine (FNO), section spécialisée de la FNSEA.

« Il y a minimum 10% de mortalité et jusqu’à 60% dans certaines fermes », retrace l’éleveuse du Puy-de-Dôme, elle-même frappée par la FCO 8.

« J’ai perdu 75 brebis sur 500. Et j’en ai 56 en convalescence. »

Elle décrit le quotidien des éleveurs qui « commencent la journée à ramasser des cadavres et enchaînent sur des heures de soins ».

« Ce qui nous affecte le plus, c’est la souffrance des animaux et de ne pouvoir rien faire. J’ai des brebis qui mettaient bas et mourraient en même temps… »

Son émotion tranche avec le message écrit au dos de sa veste: « Smile » (souris en anglais).

Il y aura moins d’agneaux à vendre et les dépenses s’accumulent: il faut acheter du lait artificiel pour les petits orphelins, des antidouleurs, des anti-inflammatoires…

Et l’étendue des dégâts reste incertaine. Les béliers survivants sont-ils encore fertiles ? Les brebis peuvent-elles redonner la vie ?

En l’absence de bilan officiel, pour évaluer la mortalité, les syndicats surveillent l’activité des équarrisseurs, chargés de traiter les cadavres des animaux morts en ferme.

En Ariège, l’équarrissage a collecté le mois dernier un volume 13 fois supérieur à d’habitude, affirme Laurence Marandola.

Et encore, souligne-t-elle, cette évaluation omet les animaux qui ont péri en estive, dans les pâturages d’altitude, qui n’ont pas été ramassés et seront éliminés par des charognards.

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