La réponse apportée par les réseaux sociaux et les pouvoirs publics aux atteintes croissantes à l’intimité des jeunes en ligne « n’est pas à la hauteur », estime la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui juge « urgent » d’éduquer à la vie sexuelle et affective.
Dans un avis publié vendredi, l’instance se penche sur la question des images truquées (deepfake) à caractère sexuel, du partage de photos ou vidéos intimes d’une personne sans son consentement, de l’exposition à une image à caractère sexuel sans l’avoir sollicité (cyberflashing) ou encore de l’extorsion d’images intimes ou d’argent (sextorsion).
La protection de l’intimité des jeunes en ligne « suppose de faire connaître aux mineurs leurs droits et leurs obligations et de leur apporter l’aide et le soutien », souligne la CNCDH dans cet avis adopté à l’unanimité – avec une abstention – jeudi.
« Au-delà, il est urgent de les sensibiliser aux violences sexuelles et sexistes, en ligne et hors ligne, ce qui passe en partie par une éducation à la vie affective, sexuelle et relationnelle garantie à tous les âges », ajoute-t-elle.
La commission soutient l’idée d' »incriminer toute entrave au droit des enfants de bénéficier des séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ».
Obligatoire depuis la loi de 2001, l’éducation à la vie sexuelle et affective dans les établissements scolaires n’est dans les faits que peu appliquée.
Un programme devait initialement entrer en vigueur à la rentrée scolaire 2024 – entrée en vigueur désormais prévue pour la prochaine rentrée scolaire. Ce programme, contesté par certaines franges conservatrices, est « absolument indispensable », a déclaré jeudi la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne.
Les réseaux sociaux, poursuit la CNCDH, doivent de leur côté « aller plus loin dans la protection des mineurs, en alignant leurs paramétrages par défaut sur des standards de protection élevés », et en s’investissant dans les « programmes de partage et de détection des +hashs+ – empreintes numériques – d’images intimes ».
Quant aux autorités, elles « doivent rester très vigilantes face à l’essor des +deepfakes+ à caractère sexuel et limiter les systèmes d’intelligence artificielle susceptibles d’en générer », estime la CNCDH.
L’instance appelle également de ses voeux une « réponse pénale appropriée » pour sanctionner les auteurs de violences sexistes et sexuelles, réponse qui « contribuera à l’effort de dissuasion ».
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