Le PDG d’EDF a lancé vendredi à Ajaccio la construction d’une nouvelle centrale alimentée par un combustible d’origine végétale à base d’huile de colza qui doit remplacer, d’ici trois ans, l’une des dernières centrales de France fonctionnant au fioul lourd.
Cette nouvelle installation devrait permettre de couvrir 20% de la consommation électrique annuelle de l’île méditerranéenne et d’abaisser « de 65% les émissions de CO2 », un des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, selon EDF.
Ce projet va renforcer « l’autonomie du territoire et sa décarbonation, d’un point de vue électrique », a souligné le PDG d’EDF Luc Rémont lors de la pose de la première pierre, en présence de la ministre du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin et des principaux élus de l’île.
Cette centrale du Ricanto, qui doit « être livrée avant la fin 2027 », selon le PDG, comportera huit moteurs nouvelle génération pour une puissance totale de 130 Mégawatts (MW) et fonctionnera avec « 100.000 tonnes par an de biomasse liquide », un combustible d’origine végétale à base d’huile de colza.
Il sera « importé d’Europe » (pays appartenant à l’UE ou hors UE) et conforme aux directives européennes, selon Frédéric Maillard, président d’EDF PEI (Production d’électricité en zones insulaires).
« Arrêter la centrale du Vazzio, c’est arrêter le fioul lourd », s’est félicitée Catherine Vautrin, soulignant que cette nouvelle installation va « répondre aux besoins de 110.000 habitants » pour un investissement d’EDF « de 800 millions d’euros » et un coût de fonctionnement de « six milliards d’euros sur 25 ans ».
La ministre a également annoncé « une nouvelle enveloppe de 200 millions d’euros par an sur 10 ans à compter de 2024 dédiée à l’accélération de la transition énergétique sur l’île ».
« Du fait des contraintes géographiques, c’est un peu plus cher de produire de l’électricité en Corse » que dans la France continentale, a rappelé Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le régulateur du secteur.
« La solidarité nationale » financée par l’Etat a représenté en 2023 « 370 millions d’euros » pour qu' »on paye le kilowatt/heure exactement au même prix en Corse » qu’en France continentale, a-t-elle précisé.
En 2005, des températures exceptionnellement basses et des capacités de production alors chroniquement insuffisantes d’EDF avaient privé d’électricité la quasi-totalité des habitants de l’île, contraignant EDF à organiser de longues coupures tournantes, du 28 février au 11 mars.
Actuellement, l’alimentation électrique de la Corse repose sur trois piliers: un tiers apporté via l’Italie, un tiers fourni par les énergies renouvelables (solaire et hydraulique) et un tiers fourni par les deux centrales thermiques du Vazzio à Ajaccio et de Lucciana (Haute-Corse), selon EDF Corse.
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