Près de 1.800 personnes liées à des intérêts dans les énergies fossiles ont obtenu selon une coalition d’ONG une accréditation pour la conférence de l’ONU sur le climat (COP29) qui se tient jusqu’au 22 novembre en Azerbaïdjan.
La coalition Kick Big Polluters Out (« Virons les gros pollueurs », KBPO) estime qu' »au moins 1.773 lobbyistes spécialisés dans les énergies fossiles ont été autorisés à participer » à la conférence climatique de l’ONU à Bakou, selon son rapport publié vendredi.
Comme l’an dernier, les lobbyistes des énergies fossiles dépassent en nombre « la délégation de presque chaque pays », hormis celles de l’Azerbaïdjan (2.229), du Brésil (1.914), pays hôte de la COP30, et de la Turquie (1.862), indique KBPO, qui fédère 450 ONG.
Selon ce décompte, les lobbyistes liés à l’industrie fossile « ont reçu plus de laissez-passer pour la COP29 que l’ensemble des délégués des 10 pays les plus vulnérables au réchauffement climatique (1.033), soulignant à quel point la présence de l’industrie éclipse celle de ceux qui sont en première ligne de la crise climatique », a déclaré la coalition vendredi.
« Il est temps de donner la priorité aux voix de ceux qui se battent pour la justice et le développement durable, et non aux intérêts des pollueurs », a déclaré Nnimmo Bassey de la Fondation Health of Mother Earth, dans le communiqué.
La présence très visible aux COP des intérêts liés au pétrole, gaz et charbon, est depuis longtemps une source de controverse. La désignation de Sultan Al Jaber, dirigeant de la société pétrolière des Émirats arabes unis, à la présidence de la COP28 l’an dernier avait suscité de vives critiques.
Cette année, la COP se tient en Azerbaïdjan, un pays assis sur des réserves d’hydrocarbures, ressource qualifiée par le président Ilham Aliyev de « cadeau de Dieu ».
Les participants aux COP sont généralement affiliés à un gouvernement ou à une organisation enregistrée.
Les nouvelles règles de l’ONU permettent aux observateurs de scruter plus facilement la présence de lobbyistes, les participants devant depuis la COP28 déclarer des informations sur leur employeur et leurs relations — financières ou autres — avec l’entité qui demande une accréditation pour eux.
Parmi les délégations nationales, le Japon a emmené le géant du charbon Sumitomo et le Canada les producteurs de pétrole Suncor et Tourmaline.
Le Royaume-Uni a fait venir « 20 lobbyistes » et l’Italie des salariés des énergéticiens Eni et Enel. Ensemble, les majors occidentales Chevron, ExxonMobil, BP, Shell et Eni, ont réuni au total « 39 lobbyistes ».
Selon la coalition, un nombre record de 2.456 personnes liées à des intérêts dans le secteur des fossiles étaient inscrites à la COP28 à Dubaï, contre 636 l’année précédente en Egypte. La COP28 s’était néanmoins achevée sur un appel inédit à accélérer la sortie des énergies fossiles.
Quelque 53.000 personnes sont accréditées à la COP29, sans compter le personnel technique et des organisateurs, selon l’ONU.
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