Les pays sont encore très loin d’un consensus sur la finance pour le climat, selon une nouvelle nouvelle ébauche d’accord publiée mercredi au troisième jour de la COP29 à Bakou.
La plupart des pays en développement réclament dans ce document « au moins 1.300 milliards de dollars par an » d’aide des pays riches, parmi de multiples propositions.
Cette année, la COP29 (11-22 novembre) doit se conclure par un nouvel objectif pour la finance dans les pays en développement (« Nouvel objectif collectif quantifié », ou NCQG selon son sigle anglais) pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique.
Le nouvel objectif remplacera celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars de financements par an aux pays en développement, chiffre péniblement atteint en 2022.
Une première ébauche de texte avait déjà été établie avant la COP par l’Egypte et l’Australie, désignés pour synthétiser des années de bras fer Nord-Sud.
Mais ce texte avait été retoqué dès mardi ici par les pays en développement unanimes, qui le jugeaient trop favorable aux pays riches.
– Eventail de positions –
Un nouveau document mercredi intègre de nouvelles idées et propose trois options principales:
– une première reflète l’approche des pays en développement qui veulent voir le nouvel objectif reposer essentiellement sur l’aide des pays développés;
– la seconde traduit la position de ces derniers, qui veulent fixer un « objectif d’investissement mondial » en milliers de milliards de dollars, dont une partie avec leur argent public mais aussi avec celui des riches pays émergents.
– et la troisième mixe les deux approches.
Les pays les moins avancés (pour l’essentiel en Afrique) demandent qu’au moins 220 milliards soient fléchés pour eux, et les petits Etats insulaires en développement 39 milliards.
« Le dernier texte de négociation, avec ses 34 pages, reflète toutes les options sur la table », à réduire d’ici la semaine prochaine, a souligné David Waskow, du groupe de réflexion WRI.
Les pays riches jugent irréalistes de s’engager sur un millier de milliards ou plus d’aide, compte-tenu de l’état de leurs finances publiques et de l’absence de soutien des Etats-Unis de Donald Trump.
« C’est leur responsabilité de convaincre leur électorat » s’ils veulent maintenir en vie l’accord de Paris, estime un négociateur clé des pays en développement, interrogé par l’AFP.
« Si vous blessez quelqu’un, vous êtes censés dire pardon et faire amende honorable », rappelle-t-il aux pays développés, désignés comme responsables historiques du réchauffement climatique dans la convention de l’ONU Climat.
Dans les rencontres à huis clos au stade de Bakou, les pays riches n’ont pas encore dévoilé les hypothèses chiffrées de leur futur engagement d’aide, selon des négociateurs et observateurs interrogés par l’AFP, même si les montants de 200 ou 400 milliards sont évoqués dans les couloirs.
Pour les pays en développement, l’objectif final doit aussi prévoir explicitement que l’aide soit versée en majorité sous forme de dons plutôt que de prêts.
A ce stade, le texte « tente d’établir l’éventail des options plutôt que d’indiquer une direction particulière », a constaté Nina Seega, directrice de l’Institut pour la finance durable (CISL) de Cambridge, interrogée par l’AFP.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE