Les émissions de CO2 du transport routier mondial pourraient atteindre leur pic en 2025 au lieu de 2050, à la faveur de l’essor des véhicules électriques et des règlementations carbone, indique le rapport d’une ONG allemande publiée mardi.
Selon le Conseil international du transport propre (ICCT), les émissions de dioxyde de carbone des véhicules routiers pourraient culminer cette année, autour de 9 gigatonnes.
Elles vont ensuite chuter continuellement pour atteindre 7,1 gigatonnes annuelles en 2050, d’après un scénario qui s’appuie sur les mesures climatiques adoptées jusqu’en août 2024.
L’ICCT met toutefois en garde contre tout affaiblissement des politiques de décarbonation existantes qui pourraient freiner le calendrier de la transition électrique, comme dans l’Union européenne où les critiques se multiplient contre le coût et la complexité des mesures en faveur du climat
Selon le scénario établi en 2021, encore repris dans le rapport de l’an dernier, l’ICCT s’attendait plutôt à un net déclin des émissions à partir de 2050.
Le changement de trajectoire est dû « aux réglementations […] qui imposent une part élevée de voitures électriques pour les ventes de véhicules neufs, ainsi qu’à l’adoption (de l’électrique) par le marché, soutenue par la baisse des coûts », précise le rapport.
Si bien que la tendance à la baisse dans les trois marchés automobiles principaux – Chine, États-Unis, UE – va compenser la croissance des émissions dans le reste du monde, notamment en Asie, selon le texte.
En revanche, pour respecter l’accord international de Paris sur le climat, il faudrait que le volume annuel mondial des émissions du transport routier chute à 2,3 gigatonnes en 2050, indique le rapport.
Des progrès doivent encore être faits dans le virage vers l’électrique, notamment en Chine, en Indonésie ou au Brésil.
« Ce pic (d’émissions en 2025) pourrait être retardé », alerte aussi l’ICCT, « si l’activité automobile mondiale augmentait plus rapidement que prévu ».
Dans l’Union européenne, l’interdiction de vente des moteurs thermiques neufs fixée à 2035 par Bruxelles est de plus en plus contestée par la droite européenne et le secteur automobile en crise.
D’autres pays, comme le Canada et le Royaume-Uni, se sont aussi fixé des objectifs d’interdiction à la vente des voitures essence et diesel dans les prochaines années.
L’ICCT inclut dans ses calculs tout le gaz à effet de serre émis par les véhicules, de leur production à leur utilisation en passant par l’usage de carburant.
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