Saul Luciano Lliuya, le paysan péruvien qui défie le géant de l’énergie RWE devant un tribunal allemand pour la fonte des glaciers andins, se dit « pleinement confiant » dans ce qu’il considère comme un cas « unique » de justice climatique.
Egalement guide de haute montagne, Saul Luciano Lliuya est convoqué les 17 et 19 mars par le tribunal régional de Hamm (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), chargé de ce procès emblématique.
Ce père de deux enfants a attaqué en justice en 2015 la société RWE, basée à Essen, l’un des plus grands fournisseurs d’énergie d’Allemagne et d’Europe, au motif que le groupe allemand est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, bien qu’il n’ait aucune activité au Pérou.
Il réclame le financement par le groupe d’une partie des travaux de sécurisation contre les risques d’inondation de la communauté de Huaraz, capitale de la province de Ancash, dans le nord du Pérou, au coeur des Andes péruviennes.
« Il s’agit d’un cas unique. J’ai pleinement confiance dans ce procès », a déclaré M. Lliuya, 44 ans, lors d’une conférence de presse mercredi avec des correspondants étrangers à Lima avant son départ pour l’Allemagne.
« Je demande que l’entreprise assume une part du coût de construction d’un barrage pour réduire le risque de débordement de la lagune », a-t-il dit.
En 2022, après la pandémie de Covid-19, des experts et des juges allemands se sont rendus sur place pour examiner le effets du changement climatique sur le lac Palcacocha et les glaciers environnants.
Lors des audiences des 17 et 19 mars, les juges devront se prononcer sur les preuves recueillies par les experts.
Selon Andrea Tang, avocate de l’ONG environnementale Germanwatch qui soutien M. Lliuya, « jamais auparavant une affaire de justice climatique n’avait atteint une telle étape ».
L’action en justice vise à obtenir de RWE une contribution d’environ 17.000 euros pour financer des mesures de protection du lac péruvien, situé à 4.500 mètres d’altitude.
Un porte-parole de RWE avait estimé auprès de l’AFP au début de l’affaire « que cette action est injustifiée, parce qu’un seul émetteur ne peut être tenu responsable de phénomènes obéissant à d’innombrables causes ».
L’entreprise allemande fait valoir avoir toujours respecté les réglementations gouvernementales en matière d’émissions de gaz à effet de serre et assurer viser la neutralité carbone d’ici 2040.
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