Face à l’épidémie de chikungunya à La Réunion, les personnes de 65 ans et plus, les adultes ayant des comorbidités et les agents de lutte anti-moustiques doivent être vaccinés en priorité, a recommandé la Haute autorité de santé mercredi.
Cet avis sera suivi par les autorités sanitaires qui vont « travailler à la mise en oeuvre opérationnelle de cette vaccination », a déclaré à l’AFP le ministère de la Santé, sans préciser de calendrier, confirmant une information de franceinfo.
Pour « limiter les formes graves et l’impact sanitaire de l’épidémie, un financement exceptionnel » sera débloqué « rapidement » afin de « proposer gratuitement la vaccination aux cibles prioritaires » à La Réunion, a-t-on précisé de même source.
Le fabricant franco-autrichien du vaccin disponible, le laboratoire Valneva, n’ayant pas fait de demande de remboursement par l’Assurance maladie, le coût du produit, autour de 250 euros, restait en principe à la charge du patient.
Au vu notamment de l’épidémie actuelle de chikungunya à La Réunion et des épisodes passés mais aussi des caractéristiques du vaccin Ixchiq et du « nombre limité de doses », la HAS a recommandé de vacciner en priorité des populations à risque de formes graves n’ayant jamais eu dans le passé de diagnostic d’infection par le virus.
La vaccination à court terme doit cibler « les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires) », juge la HAS.
Plus de la moitié des cas graves de chikungunya concernent des patients de 65 ans et plus.
Après les seniors, la vaccination doit bénéficier prioritairement aux personnes âgées de 18 à 64 ans ayant des comorbidités, selon la HAS.
Vu leur « rôle indispensable dans la gestion de l’épidémie et leur exposition particulière aux moustiques », les professionnels de la lutte antivectorielle sont ajoutés.
En revanche, l’utilisation du vaccin Ixchiq n’est pas recommandée « à ce stade » chez les femmes enceintes, et même « contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées ».
L’épidémie de chikungunya affectant La Réunion depuis l’été s’est intensifiée ces dernières semaines. Depuis le 23 août 2024, 1.773 cas autochtones de cette maladie transmise par des moustiques tigres ont été comptabilisés dont 1.631 depuis début 2025.
Maladie virale transmise aux humains notamment par piqûre de moustiques tigres infectés, le chikungunya provoque le plus souvent une fièvre brutale accompagnée d’intenses douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications (neurologiques, musculaires, cardiovasculaires) sont possibles, voire des symptômes persistants au-delà de trois mois.
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif.
La HAS se prononcera prochainement sur l’utilisation du vaccin Vimkunya (Bavarian Nordic) face à l’épidémie actuelle à La Réunion.
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