Bangui, la capitale de la République centrafricaine, subit depuis trois jours une panne du réseau électrique qui s’ajoute à des pénuries d’eau, et pèse sur la vie de ses habitants.
Le jour, commerces, administrations et écoles ne peuvent travailler normalement, les produits périssables pourrissant faute de pouvoir être conservés au frais. La nuit, les rues sont plongés dans l’obscurité et certains préfèrent dormir dehors sous des moustiquaires, faute de climatisation, a constaté l’AFP.
La direction de l’Energie centrafricaine (ENERCA) a promis dans un communiqué de « résoudre le problème dans les meilleurs délais » en précisant que la panne était survenue dans la soirée du 10 mars sur les installations de la sous-station B du quartier Gobongo.
Lors d’une visite sur site, le ministre de l’Énergie, Arthur Bertrand Piri, a appelé la population « à garder son calme et à faire confiance aux techniciens », selon un communiqué diffusé sur la page Facebook du ministère.
Des messages sur les réseaux sociaux reflètent le mécontentement des habitants, qui, en cette période de grande chaleur, souffrent aussi, dans certains quartiers, d’une pénurie d’eau.
« Bangui dans le noir, sans eau ni électricité – qui est responsable ? Le silence absolu. Bangui mérite mieux. Le peuple mérite des réponses », s’indigne un habitant sur Facebook. « Forte chaleur, manque d’électricité et manque d’eau », résume un autre.
Armés de bidons, les résidents de certains quartiers de la capitale se lèvent tôt pour parcourir les rues à la recherche de sources d’eau, alors que les puits tarissent en saison sèche.
Dans son discours à la nation, fin décembre, le président Faustin Archange Touadera avait pointé « l’absence d’une politique énergétique rigoureuse pendant quarante années », avec pour conséquence « la faible production et distribution de l’énergie » dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.
Les différents investissements, dont la construction d’une centrale solaire au nord de la capitale et le renforcement d’une centrale thermique, n’ont pas permis de mettre fin aux coupures régulières d’électricité, avec une production actuellement estimée à 100 mégawatts pour un besoin estimé à 250 mégawatts dans le pays.
Élu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 à l’issue d’un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché d’accusations de fraude. Il compte briguer un nouveau mandat a la prochaine présidentielle prévue en décembre.
Ses opposants l’accusent de vouloir rester président à vie, avec la protection des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner, déployés dans le pays depuis 2018.
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