Une association qui alerte depuis des années sur des cas de cancers pédiatriques et la présence de pesticides dans l’organisme d’enfants riverains de parcelles agricoles autour de La Rochelle s’est félicitée, mardi, de l’organisation prochaine d’un débat public sur le sujet.
« Depuis quatre ans, c’est la première fois qu’un préfet nous ouvre les portes alors qu’on a toujours eu du mal à discuter avec l’Agence régionale de santé (ARS) », a déclaré à l’AFP Franck Rinchet Girollet, président de Santé Avenir Environnement.
Le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, a reçu l’association, lundi, avec des acteurs sanitaires et des élus locaux, pour évoquer les résultats d’une étude scientifique que cette dernière avait commandée et rendue publique mi-octobre.
Ces analyses ont révélé la présence de traces de pesticides, dont certains interdits, dans les cheveux et les urines de dizaines d’enfants vivant dans six communes de la plaine d’Aunis, où 15 cas de cancers pédiatriques ont été recensés depuis 2008, entraînant deux décès, selon l’association.
Après ce « temps de travail », le préfet a annoncé avoir sollicité la Commission nationale du débat public (CNDP) « pour qu’elle propose un cadre à la fois neutre, impartial, fondé sur une approche scientifique et une pleine transparence », afin de poursuivre la réflexion sur le sujet dans les prochains mois.
L’association Santé Avenir Environnement « se félicite que le préfet saisisse la CNDP pour avoir un cadre assez neutre. On est content qu’il ait organisé une réunion avec l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, la Ligue contre le cancer, des parlementaires de Charente-Maritime et des élus de l’agglomération rochelaise », a poursuivi M. Rinchet Girollet.
Quatorze molécules différentes ont été détectées dans les urines de 72 enfants et 45 substances dans leurs cheveux, dont des insecticides, des fongicides et des néonicotinoïdes – certains interdits depuis de nombreuses années.
« Ces éléments constituent un motif d’inquiétude partagé par l’ensemble des participants » à la réunion, a souligné la préfecture dans un communiqué conjoint avec l’ARS.
Pour l’association, « l’État doit prendre ses responsabilités parce qu’il y a plein d’incohérences réglementaires. Il y a des substances interdites pour les agriculteurs mais autorisées pour les particuliers ».
« Des molécules sont interdites et classées cancérigènes mais après, elles ne sont plus suivies alors qu’elles sont encore présentes dans le sol, dans l’air ou dans l’eau », poursuit son président.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE