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Boeing désigne son nouveau patron et annonce une lourde perte

Posté le par AFP

Kelly Ortberg, qui doit prendre les commandes de Boeing le 8 août, va devoir jouer les équilibristes pour restaurer la qualité de la production de l’avionneur tout en redressant ses finances, avec en toile de fond des négociations salariales risquées.

« Le conseil d’administration a mené un processus de recherche vaste et approfondi ces derniers mois pour sélectionner le nouveau patron de Boeing et Kelly dispose des compétences et de l’expérience adéquates pour diriger Boeing dans son prochain chapitre », a commenté Steven Mollenkopf, président du conseil, dans un message aux employés du groupe ainsi que dans un communiqué.

« Je suis extrêmement honoré et reconnaissant d’intégrer ce groupe emblématique », a commenté M. Ortberg, cité dans le communiqué.

Robert K. « Kelly » Ortberg a travaillé 35 ans dans le domaine de l’aéronautique après avoir commencé sa carrière en 1983 comme ingénieur chez Texas Instruments. Il a ensuite rejoint Rockwell Collins qui, après de multiples fusions-acquisitions, est devenu Collins Aerospace, filiale de l’entreprise d’aéronautique et de défense RTX (ex-Raytheon). Aujourd’hui âgé de 64 ans, il avait pris sa retraite de RTX en 2021.

Rick Larsen, représentant au Congrès américain pour l’Etat de Washington où sont notamment situées deux usines Boeing, s’est réjoui sur le réseau X de cette nomination, soulignant que M. Ortberg était un ingénieur mécanicien.

Dave Calhoun, membre du conseil d’administration depuis 2009 et nommé directeur général début 2020 pour rétablir la situation après les crashes de 2018 et 2019 (346 morts), a été emporté par la crise que traverse Boeing depuis de longs mois avec des problèmes de production et de contrôle qualité.

– Conseiller spécial –

D’après le communiqué de mercredi, il restera conseiller spécial du conseil d’administration jusqu’en mars 2025.

M. Ortberg doit prendre ses fonctions juste après des audiences, les 6 et 7 août, de l’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) concernant un incident survenu en vol le 5 janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.

Plusieurs audits et enquêtes ont identifié des problèmes de non-conformité et des lacunes dans le processus de fabrication de la famille du 737, dont la cadence de production est désormais plafonnée en attendant que la qualité revienne. Le régulateur FAA a également exigé un plan complet pour rétablir la situation.

Trois des quatre avions commerciaux actuellement fabriqués (737, 777, 787) sont visés par une enquête.

Par ailleurs, le groupe négocie une nouvelle convention collective avec le syndicat IAM-District 751, qui représente plus de 30.000 employés dans la région de Seattle (nord-ouest). Ils ont approuvé mi-juillet le principe d’une grève faute d’accord à la date-butoir du 12 septembre, minuit.

Dans un communiqué distinct, l’avionneur a publié des résultats pour le deuxième trimestre bien inférieurs aux prévisions des analystes, avec une perte nette de 1,44 milliard de dollars due à des livraisons moindres dans sa branche aviation commerciale et à des pertes sur des contrats dans sa branche défense.

– Pertes creusées –

Le consensus des analystes de Factset attendait une perte nette de 913 millions de dollars (perte nette de 149 millions un an plus tôt) et, rapporté par action et hors éléments exceptionnels, il avait tablé sur une perte de 1,90 dollar mais elle ressort à 2,90 dollars.

Le chiffre d’affaires a atteint 16,86 milliards entre avril et juin, soit 15% de moins qu’un an plus tôt.

Sa branche aviation commerciale (BCA) n’a livré que 92 appareils sur le trimestre, contre 136 un an plus tôt, du fait du ralentissement de la production pour instaurer les mesures d’amélioration de la qualité et de la conformité. L’avionneur n’étant traditionnellement payé qu’à la livraison, son chiffre d’affaires a fondu de 32% à 6 milliards et sa perte opérationnelle s’est creusée à 715 millions.

La production du 737, son avion vedette, est gelée par la FAA au niveau de fin 2023 – 38 mensuels – mais elle n’atteint pas ce seuil à ce stade. Le groupe compte y parvenir d’ici fin 2024, et a le même objectif pour retrouver la production de cinq 787 Dreamliner mensuels.

Son ambition est d’atteindre cinquante 737 et dix Dreamliner par mois à horizon 2025/2026.

Mais la branche Défense, Espace et Sécurité (BDS) est aussi malmenée avec une perte d’un milliard sur des contrats à prix fixes pour la défense américaine, notamment l’avion ravitailleur KC-46A et le programme VC-25B – deux avions présidentiels américains. Son chiffre d’affaires a reculé de 2% à 6,02 milliards mais sa perte opérationnelle s’est creusée à 913 millions.

A la Bourse de New York, l’action Boeing progressait de 0,88%.

elm/spi

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