La direction d’Audi en Belgique a annoncé mardi son intention de cesser la production dans son usine de Bruxelles fin février, et a mentionné devant les syndicats l’intérêt d’un éventuel repreneur.
Le conflit social autour de l’usine Audi de Bruxelles, qui emploie 3.000 personnes à la fabrication d’un modèle haut de gamme de voiture électrique, est devenu un emblème en Belgique.
Les ventes de ce SUV, le Q8 e-tron, sont en baisse et la direction met en avant « des coûts de production élevés » dans la capitale belge.
Durant un conseil d’entreprise extraordinaire mardi, Audi Bruxelles a confirmé aux syndicats « qu’au 28 février 2025, il n’y aurait plus de production du modèle actuel, et donc la fin des activités », a indiqué Ludovic Pineur, secrétaire permanent du syndicat CNE Industrie.
« Il y aura des services qui vont quand même continuer à fonctionner, la maintenance des bâtiments, comptabilité », selon ce syndicaliste, présent à la réunion.
Et « nous avons reçu l’information qu’un nouvel investisseur, qui ne s’était pas encore manifesté, a marqué son intérêt, ça serait un fabricant de véhicules utilitaires », a raconté ce syndicaliste à l’AFP.
« Mais on ne sait pas si ce nouvel investisseur va utiliser l’entièreté des 58 hectares du site (…) et combien de membres du personnel vont être pris. On en saura plus lors du prochain conseil d’entreprise extraordinaire » le 12 novembre, a-t-il expliqué.
Contacté par l’AFP, Audi, filiale du constructeur allemand Volkswagen, a confirmé son « intention » de cesser la production dans cette usine de la commune bruxelloise de Forest fin février.
Début juillet, l’entreprise avait annoncé envisager de fermer ce site belge, en raison d’une baisse de la demande.
Après une grève, des milliers de personnes avaient défilé mi septembre à Bruxelles pour soutenir les salariés de l’usine et réclamer à l’Union européenne des investissements dans le secteur industriel.
Les ventes de voitures électriques ont rebondi en Europe en septembre après des mois de baisse, mais restent loin des niveaux espérés.
Plusieurs mois difficiles ont enrayé la mécanique de cette transition: les ventes d’électriques depuis le début de l’année sont inférieures de 5,8% à celles des 9 premiers mois de 2023, avec des acheteurs qui hésitent à passer aux modèles électriques, encore trop chers.
Dans le cadre de la transition écologique, l’Union européenne a prévu d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035.
Et Bruxelles a adopté mardi jusqu’à 35% de surtaxes sur les voitures électriques importées de Chine, accusée de créer une concurrence déloyale à coups de subventions publiques massives.
ub-adc/jca/liu
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE