Le ministre irakien du Pétrole a déclaré lundi que les exportations de brut de la région autonome du Kurdistan vers la Turquie devraient reprendre d’ici une semaine, ce qui mettrait fin à deux années de querelles.
Les exportations de pétrole ont constitué un point de tension majeur entre Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan autonome, alors qu’un important oléoduc traversant la Turquie est fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.
« Nous avons convenu » avec la région autonome kurde de recevoir au moins 300.000 barils de pétrole par jour « à exporter via le port turc de Ceyhan », a déclaré à des journalistes le ministre irakien du Pétrole Hayan Abdel-Ghani.
Une délégation du gouvernement irakien se rendra mardi à Erbil pour « mettre en place un mécanisme de réception et d’exportation du pétrole », a précisé M. Abdel-Ghani.
Les exportations devraient reprendre « d’ici une semaine », a-t-il ajouté.
Jusqu’en mars 2023, la région autonome du Kurdistan irakien exportait son pétrole de manière indépendante, sans l’aval ni le contrôle de Bagdad. Ces exportations transitaient par le port turc de Ceyhan.
Mais elles ont été stoppées en mars 2023 par une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris, qui s’était prononcé en faveur des autorités fédérales irakiennes pour la gestion de ce pétrole.
Saisi en 2014 par l’Irak, le tribunal avait dans sa décision statué que le gouvernement fédéral irakien avait le droit exclusif de commercialiser tout le pétrole du pays, mettant ainsi fin aux exportations indépendantes de la région kurde par oléoduc via la Turquie et obligeant Ankara à payer des compensations à l’Etat irakien.
Dans la foulée, la Turquie avait suspendu les importations depuis le Kurdistan irakien. Ensuite des différends ont opposé Bagdad et Erbil quant aux coûts de production et de transport du pétrole.
Selon l’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan, qui représente les sociétés pétrolières internationales opérant dans la région, les pertes occasionnées pour toutes les parties depuis la fermeture de l’oléoduc sont estimées à 20 milliards de dollars.
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