Logo ETI Quitter la lecture facile
Visuel AFP

AFP

Avant l’entrée dans la carrière, dernières finitions pour un géant des airs

Posté le par AFP

Bientôt le long-courrier partira vers des destinations exotiques. Mais pour l’instant, des sièges et pièces d’accastillage reposent sur une étroite plateforme tandis qu’un ouvrier s’attaque à un enchevêtrement de câbles près des commandes de vol.

Cet Airbus A330neo, immatriculé F-HLUX, n’a qu’une heure de vol au compteur sous les couleurs de Corsair, celle de sa livraison entre l’usine de l’avionneur européen à Toulouse et l’aéroport d’Orly. Abrité dans le hangar de la compagnie française, il reçoit de toutes dernières modifications, techniques et cosmétiques.

Quatre jours durant, il s’agit notamment d’installer les supports des tablettes numériques des pilotes, « rassemblant toutes les informations sur leur vol », explique à l’AFP Quentin Rethouze, responsable de la maintenance de la flotte de Corsair.

« Cela nécessite de vraiment tout démonter pour aller chercher l’alimentation électrique là où elle est disponible, faire les choses très proprement et ne rien endommager », souligne-t-il. Des aménagements certifiés – comme dans toute la construction aéronautique – qui passent aussi par l’ajout de fusibles.

Direction donc une étroite coursive sous le poste de pilotage: c’est là que se situent les tableaux électriques et les « cerveaux » électroniques de l’appareil, le système de gestion des vols, l’interface entre les commandes du cockpit et les parties mobiles de la voilure, mais aussi les instruments de positionnement par satellite.

Là aussi, Corsair imprime sa marque, installant ses systèmes de transmission de données en vol qui permettent d’anticiper la maintenance. Le système de divertissement (films, musique…) spécifique à la compagnie est également chargé dans les serveurs à cette occasion.

– Flottes standardisées –

Pourquoi ne pas confier des tâches au constructeur sur sa ligne d’assemblage et s’épargner des démontages ? « Airbus propose à son catalogue un certain nombre d’options. Ça ne veut pas dire que c’est exhaustif » et la compagnie préfère effectuer ces modifications en interne, remarque M. Rethouze en parcourant les allées de ce biréacteur de plus de 340 sièges où flotte l’odeur du neuf.

Corsair, qui dessert les DOM-TOM mais aussi l’Afrique occidentale et le Canada, a lancé il y a trois ans le renouvellement de sa flotte par ces versions « neo » remotorisées de l’A330, dotées d’une autonomie de plus de 13.000 km. F-HLUX est le huitième livré sur les neuf prévus.

Il y a quatre ans, Corsair utilisait encore de vénérables Boeing 747 à côté de ses Airbus. Mais au-delà des « low cost » moyen-courrier, de plus en plus de compagnies au réseau homogène tendent à utiliser un seul type d’appareil. C’est notamment le cas de l’une des concurrentes de Corsair, Air Caraïbes, avec des Airbus A350.

Ces flottes monotypes et standardisées permettent aux transporteurs de réaliser des économies d’échelle et garantissent la même expérience quel que soit l’appareil: chez Corsair, en l’occurrence, des sièges et des revêtements où dominent les tons bleu et anthracite, choisis sur le catalogue Airbus.

« Quand on fait toute cette sélection d’options, on essaye de rester le plus possible dans du standard Airbus, parce que derrière, ça coûte forcément cher en développement et en entretien », commente M. Rethouze qui a donné son feu vert à la livraison de cet exemplaire au centre idoine d’Airbus à Toulouse.

Alignement des coutures, fluidité des tablettes, netteté des écrans: rien n’est censé échapper à l’oeil de ses équipes. Une fois le document de réception signé, il est trop tard pour des réclamations.

Au-delà de ce « lancement » d’avion, Corsair voit une plus-value dans le fait de gérer son propre hangar de maintenance à Orly, une spécificité qu’il partage avec Air France, souligne Armand Olivier, mécanicien aéronautique et chef d’équipe.

« Cela permet vraiment de prendre le temps d’entretenir correctement et de faire des choses un peu plus grosses que simplement un tour de l’avion » entre deux rotations, jusqu’aux rénovations en profondeur et aux changements de moteur, explique-t-il, alors que de massifs réacteurs Rolls-Royce sont entreposés non loin.

« En entretenant correctement l’appareil depuis le début, on arrive à le garder suffisamment longtemps » en parfaite condition opérationnelle, ajoute M. Olivier. Corsair vise une exploitation de ses A330neo pendant 12 ans.

tq/uh/or

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »

Posté le par AFP


Réagissez à cet article

Commentaire sans connexion

Pour déposer un commentaire en mode invité (sans créer de compte ou sans vous connecter), c’est ici.

Captcha

Connectez-vous

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.

INSCRIVEZ-VOUS
AUX NEWSLETTERS GRATUITES !