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Automates, simplicité: une nouvelle usine pour Le Slip français qui veut se relancer

Posté le par AFP

Cliquetis des machines à coudre, piles de tissus bleu, blanc ou rouge, automates… Avec cette nouvelle usine à Aubervilliers, la marque Le Slip français tente de se relever et poursuit sa croisade pour le « made in France ».

Dans un espace de 500 m2 sans fenêtre et aux murs blancs immaculés, quarante couturiers, coupeurs, repasseurs, finisseurs répètent des gestes précis pour sortir jusqu’à 16.000 pièces par semaine.

Active depuis fin 2023, cette usine baptisée « Bonne Nouvelle » a généré un million d’euros de chiffre d’affaires en 2024 en travaillant avec plusieurs clients dont la marque de sous-vêtements masculins, son principal client.

Avec cette usine, « on a aujourd’hui le meilleur prix de revient pour un sous-vêtement fabriqué en France », s’est félicité mercredi lors de l’inauguration le président du Slip français Guillaume Gibault, qui veut prouver que « le +made in France+ ne coûte pas plus cher ».

– Automates chinois –

Le secret de cette productivité se trouve dans un coin de la pièce: une machine automatique, sorte de petite tour haute d’un mètre cinquante environ, déroule et tranche net un grand rouleau de bande élastique tricolore – la ceinture du caleçon -, épargnant aux employés de mesurer et découper pièce par pièce.

Juste à côté, une travailleuse positionne cette ceinture sur un second automate, gros comme trois ou quatre machines à coudre et programmé en chinois, qui fixe ensuite seul l’élastique au reste de la pièce de tissus, pour former le sous-vêtement.

A la main, c’est l’étape la plus compliquée dans la fabrication d’une telle pièce.

Avec cette machine, « on gagne trente secondes », explique Léa Marie, la directrice générale du Slip français, « et trente secondes, c’est 30 centimes ».

Plus loin, un troisième automate fait l’ourlet d’un tee-shirt en douze secondes, « trois fois plus vite que la normale », présente Bruno Haddad, le patron du petit site industriel.

C’est cela qui permet au site d’Aubervilliers d’être compétitif face à d’autres pays européens où l’industrie textile est plus développée et les salaires plus bas.

« J’ai eu l’occasion dans ma carrière de visiter énormément d’usines au Portugal, et ils n’ont pas encore les automates que nous avons ici. Bangladesh, Chine et Turquie sont équipés de cette façon-là. On est allé cherché les machines et le savoir-faire là-bas », poursuit le dirigeant qui travaillait auparavant pour des grands groupes de « fast-fashion » dans des usines magrébines notamment.

Avec la directrice générale et le président du Slip français, M. Haddad fait partie des cinq associés à l’origine de l’usine « Bonne Nouvelle ».

Le Slip français est également actionnaire à hauteur de 10% de l’usine, dans laquelle sont fabriqués 30 à 40% des produits de la marque.

– « Pas tirés d’affaire » –

Bleu marine, rouge, blanc et un peu de noir… Dans l’usine, montre Guillaume Gibault, on produit « le même produit en grand volume pour gagner du temps » et de l’argent.

Après 2022 et 2023 « au bord du gouffre », la marque qui existe depuis 14 ans a généré 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024: « ça va mieux, mais on n’est pas tiré d’affaire », confie-t-il.

La marque réduit le nombre des références, ferme des boutiques (il en reste cinq), et se replie sur la vente en ligne et la grande distribution.

« Dans la grande distribution, c’est 30 euros les trois », pose M. Gibault qui, avec ses baisses de coûts de production, peut proposer ses produits pour « 29 euros les deux ».

« L’enjeu c’est d’aller chercher ces 30% de compétitivité qui nous manquent par encore un ou deux automates, par encore plus de volume, par encore plus d’organisation (…) pour arriver à notre mission d’entreprise: réinventer avec panache l’industrie textile française », projette-t-il en supervisant ses machines.

Un discours qu’a partagé Bruno Le Maire, présent en tant qu' »ami » à l’inauguration de l’usine mercredi.

L’ancien ministre de l’Économie a qualifié la désindustrialisation de « faute politique, économique et morale commise par les générations précédentes » et la réindustrialisation de « sport de combat », tout en précisant lui-même porter un « élégant et séduisant » Slip français.

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