Une dizaine de militants de l’association environnementale Canopée ont déployé jeudi une banderole devant le stand de la filière bois au Salon de l’agriculture à Paris, pour dénoncer une volonté de l' »exclure du débat » sur la forêt, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Désintox forêt: la filière n’aime pas le débat, nous si! », clamait une grande bannière tenue par trois militants devant le stand de l’inter-profession France Bois Forêt (FBF) et de l’association représentant les propriétaires privés Fransylva, qui jouxte celui de l’Office national des forêts.
« L’action qu’on mène aujourd’hui vise à alerter sur le fait que plusieurs lobbies et entreprises de la filière forêt bois essaient d’exclure l’association Canopée des espaces de discussion sur la forêt, notamment en attaquant l’agrément de protection de l’environnement que le ministère de la Transition écologique nous a accordé », a déclaré à l’AFP Bruno Doucet, chargé de campagne à l’ONG.
Les militants ont très rapidement été délogés par les services de sécurité et escortés à l’extérieur du Salon de l’agriculture.
Alors que l’action se déroulait dans le calme, un homme se présentant comme un agent de sécurité s’en est pris physiquement aux journalistes de l’AFP, qui s’étaient pourtant clairement identifiés comme étant des professionnels de la presse.
A deux reprises, cet homme, qui a refusé de décliner son identité et ne portait ni uniforme ni badge d’identification, a arraché le matériel de prise de vue de l’AFP.
L’association Canopée dénonce depuis des mois « des procédures-bâillon » de la filière bois pour l' »exclure des espaces de débat institutionnel », notamment en attaquant son agrément et en demandant l’annulation de son habilitation.
Cet agrément, délivré en décembre 2023 par le ministère de la Transition écologique au titre de la protection de l’environnement, permet notamment de faciliter la participation de l’ONG aux instances gouvernementales concernées par le sujet forestier, ainsi que de se constituer partie civile dans une procédure en justice.
Pour Canopée, l’attaque contre son agrément, lancée en août dernier, « s’inscrit dans un contexte plus général de pression sur les instances de défense de l’environnement ».
« À travers cette action, Canopée entend défendre son droit à s’exprimer et souhaite interpeller la filière et les pouvoirs publics sur le caractère inacceptable d’exclure du débat une voix qui les dérange », a déclaré Sylvain Angerand, fondateur de l’ONG et coordinateur des campagnes, dans un communiqué.
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