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Argentine: procès inédit pour la « destruction » de manchots patagoniens

Posté le par AFP

Un procès, rare en Argentine en matière environnementale, s’est ouvert lundi, jugeant la destruction présumée de centaines d’oeufs et poussins de manchots de Magellan, une espèce protégée, sur un terrain agricole proche d’une réserve de Patagonie.

Près de 60 témoins sont prévus au procès, à Rawson (1.400 km de Buenos Aires), initié par une plainte de la province de Chubut fin 2021, contre un éleveur ovin, pour « dommages irréversibles à la faune et la flore », et « cruauté envers les animaux », selon l’acte d’accusation lu lundi.

Quatre ans de prison ont été requis contre l’accusé, mais l’avocat des plaignants, Me Lucas Micheloud, a indiqué à l’AFP qu’en théorie les charges cumulées sont passibles de 12 ans.

Selon l’accusation, il aurait détruit des centaines de nids et poussins avec un engin mécanique, en traçant un chemin d’accès sur un terrain à lui, longeant la réserve de Punta Tumbo, qui abrite une des principales colonies de manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus) du continent, sur la côte Atlantique.

Province et environnementalistes estimaient à l’époque qu’en pleine période de reproduction, environ 175 nids avaient été détruits, à raison de deux oeufs en moyenne par nid. Sans compter des poussins écrasés.

La défense de l’accusé, Ricardo La Regina, conteste la réalité des morts d’oiseaux, a fortiori les chiffres: « conjectures ». Il dit avoir toute sa vie « collaboré de toutes les façons possibles pour la conservation des manchots, y compris avec les biologistes qui aujourd’hui (l’)accusent ».

Et s’il a reconnu lundi que « la méthode employée n’a pas été correcte », il estime n’avoir « eu aucune autre option, en raison des manquements de l’État depuis 10 ans », pour établir des voies d’accès et délimitations entre son champ et la réserve.

Des photos diffusées à l’époque de poussins et oeufs écrasés avaient engendré une forte émotion et une résonance médiatique. Des experts internationaux, des ONG comme Greenpeace, doivent témoigner au procès, appelé à durer près de deux semaines, selon le parquet.

Pour Greenpeace, le procès pourrait marquer « un avant et un après en matière de défense de la biodiversité en Argentine », étant donné un historique de procédures « classées sans suite, ou abrégées sans aller jusqu’au procès ».

Au premier jour des audiences, l’accusé a via son avocat fait une offre de cession de quelque 300 hectares de son terrain à la réserve de Punta Tumbo, conciliation rejetée par l’accusation et par le tribunal.

Le manchot de Magellan est une espèce protégée, mais considérée par l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN) comme « préoccupation mineure », c’est à dire avec faible risque de disparition, bien qu’en décroissance démographique.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »

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