Le modiste britannique Stephen Jones, qui crée des chapeaux « pour célébrer la vie » depuis plus de 45 ans, continue d’apporter une touche de folie à cet accessoire avec sa collection automne-hiver 2025, présentée vendredi à la Fashion week de Londres.
Dans la boutique du chapelier à Covent Garden, dans le centre de la capitale britannique, des visiteurs fascinés enfilent chacun leur tour un couvre-chef en forme de gâteau rose bonbon, un chapeau pointu futuriste en verre ou un cache-oreilles recouvert de perles et de fourrure.
D’autres hument un haut de forme en chocolat, digne du personnage de Willy Wonka, ou un chapeau parfumé aux « senteurs de l’automne ».
Le créateur de 67 ans, collaborateur de longue date de Dior, se prête lui-même à l’essayage de ses accessoires parfois « amusants », et n’est pas avare d’explications sur sa collection inspirée par la « vue, le goût et le toucher ».
« Qu’est-ce que la mode? Un uniforme? Une manière de s’exprimer? Peut-elle être amusante? C’est pour répondre à ces questions que cette collection a vu le jour », explique Stephen Jones à l’AFP.
Derrière lui, un visiteur essaye un chapeau couvert d’une montagne de pétales de gaze noire. « C’est vraiment bizarre, mais je me sens nu quand je l’enlève », s’exclame-t-il.
L’un de ses hauts de forme en chocolat a déjà été commandé par une « dame qui souhaite le porter à sa fête d’anniversaire », confie le modiste, qui l’a réalisé avec la pâtissière parisienne Jana Lai.
« N’importe qui peut porter une création comme celle-là, tant que ce n’est pas dans un endroit trop chaud », ajoute-t-il malicieusement.
– « Talismans » –
Des bérets juchés sur la tête de la princesse Diana aux couvre-chefs raffinés des défilés Dior ou Comme des Garçons, les créations de Stephen Jones ont parfait la tenue de modèles et célébrités depuis 45 ans.
Depuis le mois d’octobre 2024, le Palais Galliera de Paris, sa ville de coeur, lui rend hommage avec une exposition constituée de plus de 170 pièces emblématiques.
Stephen Jones est né « près de Liverpool, au milieu de nulle part », « donc Paris a été toujours été un endroit très excitant », déclare le styliste, qui partage son temps entre Londres et la capitale français.
« Paris a toujours influencé mon travail », ajoute le créateur, qui a travaillé avec Jean Paul Gaultier, John Galliano ou Vivienne Westwood.
Stephen Jones a fabriqué son premier chapeau lors de ses études à la renommée école de mode Central Saint Martins de Londres, avec l’emballage d’une boite de céréales et des chutes d’un chemisier de sa soeur.
A partir de là, son amour de la fantaisie et de l’innovation n’a jamais vraiment disparu.
« Tout le reste peut être très sérieux, mais la mode et les chapeaux doivent célébrer la vie », « surtout en ce moment », défend ce dandy britannique, son habituel béret marron vissé sur la tête.
Celui-ci juge un peu « étrange » de participer à une célébration comme la Fashion week dans une époque marquée par les conflits et l’incertitude. Mais « c’est l’esprit de la mode, et au moins, vous avez encore le contrôle sur ce que vous voulez mettre le matin ».
« Tout le monde porte des vestes, des tailleurs et des chaussures… Mais un chapeau est une très bonne option pour affirmer votre individualité », soutient le modiste, qui les décrit comme des « talismans ».
Après 45 ans de carrière, Stephen Jones n’a pas perdu l’inspiration, et dit simplement puiser « dans sa vie » pour « la mettre dans des chapeaux ».
L’un de ses succès est la mitre, coiffure des évêques, brodée de perles et de bijoux créée pour Maison Margiela et arborée par la star Rihanna lors du Met Gala 2018. A la longue liste des célébrités qui ont porté ses créations manque toutefois une tête couronnée… celle de la reine Camilla.
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