Les Ig Nobel viennent récompenser chaque année depuis près d'un quart de siècle les découvertes scientifiques les plus inutiles ou les plus absurdes. Tour d'horizon très complet du meilleur de ces 24 dernières années. Voici donc le best of des IG Nobels... de chimie !
La cérémonie des Ig Nobel vient chaque année bousculer avec beaucoup d’humour la très conventionnelle et poussiéreuse saison des Nobel, en mettant sur le devant de la scène les découvertes scientifiques les plus absurdes, les plus décalées, voire les plus nuisibles d’entre elles. La cuvée 2014 – dont nous vous avons parlé ici – fut un excellent cru, et nous encourage à nous replonger dans vingt-quatre années de prix parodiques, et ce de manière très exhaustive tant les palmarès regorgent de pépites hilarantes.
Mettez les pieds sous la table, nous avons compilé pour vous la crème de la crème des Ig Nobel, classés par catégories. Pour commencer, gros plan sur les IG Nobel… de chimie !
- 1996 : l’Ig Nobel de cette année vint récompenser George Goble, de l’université Purdue, pour avoir établi le record du monde de l’allumage le plus rapide de barbecue, en n’utilisant que du charbon et… de l’oxygène liquide. Trois secondes, record à battre.
- 1999 : Takeshi Makino, président de l’Agence des détectives pour la sécurité dans la ville d’Osaka, au Japon, se voit attribuer l’Ig Nobel de chimie pour avoir conçu « S-Check », un spray permettant supposément de révéler les infidélités d’un homme, une fois appliqué sur ses sous-vêtements. Reprenant dans les grandes lignes les tests de détection des phosphatases acides, le produit miracle colore les sous-vêtements maculés en vert flashy, et peut repérer les résidus pendant deux semaines… si toutefois l’infidèle n’a pas eu la bonne idée de laver son slip.
Test en situation… / Copyright Takeshi Makino
- 2005 : remporté par deux chercheurs américains de l’université du Minnesota, Edward Cussler et Brian Gettelfinger, pour s’être penchés sur une question primordiale, à savoir si l’on nage plus rapidement dans du sirop que dans l’eau.
Etat de la piscine pour le test / Copyright université du Minnesota
- 2006 : prix décerné à Antonio Mulet, José Javier Benedito et José Bon, de l’université de Valence (Espagne), ainsi qu’à Carmen Rosselló de l’université des îles Baléares, pour avoir démontré que la vitesse des ultrasons dans le cheddar était fonction de la température. On apprend d’ailleurs que l’intervalle le plus fiable pour mesurer la vitesse ultrasonique dans ce fromage se situe entre 0 et 17 degrés Celsius.
- 2007 : prix remporté par le Japonais Mayu Yamamoto, du centre médical international du Japon, pour être parvenu à extraire d’une bouse de vache… l’arôme naturel de la vanille. Sa méthode d’extraction en eau subcritique de la vanilline fait désormais école. Pour rendre hommage au chercheur japonais, le meilleur glacier de Cambridge aurait créé une nouvelle crème glacée dont l’arôme s’appelle « Yum-a-Moto Vanilla Twist ». Les heureux participants à la cérémonie eurent la chance de pouvoir y goûter.
Les « vrais Nobel » Craig Mello, Roy Glauber, Dudley Herschbach, en pleine dégustation.
- 2009 : prix décerné à Javier Morales, Miguel Apátiga, et Victor M. Castaño de l’université nationale et autonome du Mexique, pour avoir fabriqué une membrane en diamant à partir de la boisson nationale mexicaine, la tequila.
-
2011: Les Japonais Makoto Imai, Naoki Urushihata, Hideki Tanemura, Yukinobu Tajima, Hideaki Goto, Koichiro Mizoguchi and Junichi Murakami ont reçu le prix parodique cette année pour avoir déterminé la quantité idéale de wasabi à pulvériser dans l’atmosphère d’une chambre afin de réveiller une personne endormie, malentendante ou sourde en cas d’incendie. Oui, l’équipe japonaise est parvenu à isoler l’isothiocyanate d’allyle – le composant organo-sulfuré présent dans le wasabi, la moutarde et le raifort, responsable du goût piquant de ces derniers – pour concevoir une alarme anti-incendie d’un genre nouveau.
- 2013 : l’Ig Nobel de l’année dernière est venu récompenser les Japonais Shinsuke Imai, Nobuaki Tsuge, Muneaki Tomotake, Yoshiaki Nagatome, H. Sawada, Toshiyuki Nagata, and Hidehiko Kumgai, pour avoir essayé de comprendre pourquoi les oignons nous faisaient pleurer. Leur conclusion est savoureuse : ce processus biochimique est autrement plus complexe que ce que les scientifiques avaient pu imaginé.
-
A venir : le best of des IG Nobels… de littérature
Par Rahman Moonzur
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE