Si vous habitez dans une agglomération de plus de 150 000 habitants, vous serez concernés par les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) d’ici 2025. Le Baromètre annuel sur les Zones à Faibles Émissions montre que la défiance des Français vis-à-vis de ce dispositif augmente.
La loi Climat et Résilience prévoit de façon échelonnée la création de Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) un peu partout en France. D’ici début 2025, les véhicules Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus circuler dans 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants. Ce sera aussi le cas des véhicules Crit’Air 2 en Île-de-France en 2025 et en Rhône-Alpes en 2028. Selon l’Observatoire des Zones à Faibles Émissions et des véhicules électriques, conduit pour la deuxième année consécutive par l’institut de sondage CSA, auprès de plus de 10 000 Français, 37 % des véhicules en circulation seront impactés par ces ZFE-m et devraient être renouvelés dans moins de deux ans.
Des millions de véhicules concernés
« Aujourd’hui, environ 12 millions de véhicules Crit’Air 3, 4, 5 circulent en France, rappelle Xavier Terryn, directeur du pôle Connect de CSA. En 2025, selon notre estimation, nous serons à 9 millions. » Et 36 % des Français déclarent qu’ils continueront à utiliser leur véhicule faute de budget pour l’achat d’un nouveau véhicule.
Pour la première fois, l’étude projette le parc automobile susceptible de se rendre dans les ZFE-m. Franck Cazenave, expert en mobilité, détaille ces résultats : « Au 1er janvier 2025, même si l’interdiction de circuler dans 43 ZFE pour les Crit’Air 3 est mise en place, il restera 4,1 millions de véhicules qui pourraient continuer à se rendre dans les ZFE faute d’autres solutions alternatives pour les conducteurs. Sur la même logique, pour les véhicules Crit’Air 4, 5 et non classés, on passe de 3,4 millions à moins de 2 millions de véhicules qui pourraient encore entrer dans les ZFE. »
Nous sommes face à une problématique sociale et environnementale. CSA souligne l’importance de développer une aide aux ménages pour retirer prioritairement les 2 millions de véhicules Crit’Air 4 et 5 susceptibles d’entrer dans les ZFE-m en 2025. Face à l’ampleur du défi, l’institut recommande de reporter l’entrée en vigueur de l’interdiction pour les véhicules Crit’Air 3 de 2025 à 2027.
Des Français réfractaires
À mesure que les premiers déploiements se déroulent, les Français connaissent de mieux en mieux les ZFE-m. 51 % des Français en donnent désormais la bonne définition (+14 points par rapport à 2022). Les personnes les mieux informées sont ainsi celles qui sont directement concernées par les régulations déjà en cours. En Île-de-France, 60 % des Franciliens connaissent par exemple la ZFE du Grand-Paris. Le constat est le même dans la région Rhône-Alpes avec 70 % pour la ZFE de Lyon et 56 % pour la ZFE de Grenoble.
Cependant, les Français expriment un sentiment persistant de manque d’information concernant les ZFE et les Crit’Air. Seuls 36 % des sondés ont su attribuer le bon Crit’Air à leur véhicule. « Plus problématique, quand on est sur la base des seules voitures impactées par les ZFE, seulement 29 % des véhicules ont été attribués aux bons Crit’Air », renchérit Xavier Terryn.
En fin de compte, 51 % des Français se disent favorables aux ZFE. C’est une baisse de 6 points par rapport à 2022. Ainsi, lorsqu’ils prennent connaissance du dispositif, la défiance s’installe. La confiance baisse d’autant plus chez les personnes qui détiennent un véhicule polluant ou qui sont directement concernées par ce dispositif. « Ce rejet est particulièrement fort chez les personnes dont au moins un véhicule est concerné : 49 % d’entre elles y sont réfractaires, ce chiffre grimpant à 62 % chez les détenteurs de voitures Crit’Air 4,5 ou non classés », avertit CSA.
Crédit visuel de une : freepik
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