Une chose est sûre : la voiture du futur sera connectée. Connectée à l’intérieur de l’habitacle, pour permettre aux occupants de pouvoir gérer les affaires courantes : regarder ses mails, visionner des vidéos, partager ses trajets avec d’autres personnes… Mais la voiture de demain sera également connectée à l’extérieur : la voiture interagira avec son environnement pour simplifier la vie du conducteur et in fine se déplacer de manière autonome.
C’est dans ce sens que Carlos Ghosn suit de près la tendance BlaBlaCar : « le partage des véhicules est pour nous une opportunité, car les services connectés sont une part de plus en plus importante de notre business. La seule question que nous nous posons aujourd’hui est : jusqu’où cela va-t-il aller ? ».
La connectivité, un enjeu our tous les acteurs
Le patron de Renault-Nissan voit dans le partage des véhicules une externalité extrêmement positive, au-delà du partage lui-même : l’amélioration de la connectivité des voitures. Et cette étape est cruciale pour le développement du véhicule autonome.
Nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment, faire de la voiture – connectée – un lieu de vie, de partage, est l’objectif. Objectif à l’origine de la création de BlaBlaCar : « Nous avons fondé BlaBlaCar et mis en place ce système de partage, simplement car cela semblait très logique. Et c’est pour cela que ça a marché, les gens attendaient ce genre de service depuis longtemps », précise Nicolas Brusson.
Les positions respectives de BlaBlaCar et Renault-Nissan, qui peuvent paraître éloignées, et elles le sont sur le plan commercial, ne le sont finalement pas tant que ça, dans une perspective d’innovation : « il y a de la place pour tout le monde, et nous développons de nouveaux services pour se différencier », explique Carlos Ghosn.
L’avènement du véhicule autonome est certain
Car la tendance n’est pas pas prête de s’inverser. Aujourd’hui le succès croissant du véhicule électrique, première brique vers le véhicule connecté, est imparable : les exemples chinois et norvégiens, où la croissance des véhicules électriques dépasse les prévisions les plus optimistes, en témoignent.
Et l’objectif des COP 21, 22 et à venir va effectivement dans ce sens.
Au final, même si les business de BlaBlaCar et de Renault-Nissan sont éloignés, ils participent tous deux à l’avènement de ce que sera la voiture du futur : connectée et autonome.
Reste à savoir à quel terme, et qui seront les gagnants. Comme le précise Carlos Ghosn, Uber investit déjà aux Etats)Unis sur la voiture autonome. Nicolas Brusson n’envisage pas la même chose pour BlaBlaCar : « Ce sont deux business très différents. Blabla car est une communauté… l’enjeu futur pour nous est : comment on met des personnes dans la même voiture le plus efficacement possible ? ».
Dont acte. Pour Renault-Nissan, mastodonte du secteur, tout en innovant sur la connectivité des véhicules, il s’agit de développer la conduite autonome et du coup collaborer avec les régulateurs, travail en cours et qui prendra encore de nombreuses années.
Pierre Thouverez
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