Ceci a été démontré dans une étude basée sur une analyse poussée de près de 10 000 examens par IRM (étude publiée dans le magazine dans le magazine Neuroimage).
Kunio Nakamura et ses collègues de l’Institut neurologique de Montréal ont examiné 3269 scans issus de tests portant sur la sclérose en plaques et 6114 issus du projet de recherche sur la maladie d’Alzheimer (ADNI). Cela en fait la plus vaste étude en neurosciences jamais réalisée (l’étude date de 2012).
Les auteurs de l’étude y démontrent que le cerveau des patients est plus gros quand les scans sont effectués dans la matinée, par rapport à ceux de l’après-midi ou du soir pour ces mêmes patients.
Nakamura et son équipe définissent la taille du cerveau en termes de fractions du parenchyme cérébral (BPF), correspondant à la proportion du volume intracrânien qui est rempli avec le tissu cérébral. En résumé, le BPF fait référence à la part de votre crâne occupée par le cerveau.
Le BPF a chuté de 0,18% au cours de la journée dans les données issues de l’étude sur la sclérose en plaques, et de 0,44% dans l’ensemble des données de l’ADNI. Cela ne semble pas énorme, cependant à titre de comparaison c’est à peu près le même degré de rétrécissement que quelqu’un atteint de la maladie d’Alzheimer subirait au cours d’une année.
Voici une image montrant BPF par heure de la journée d’après les données de l’ADNI
Pourquoi la taille du cerveau rétrécit à mesure que la journée avance ? Nakamura et son équipe suggèrent que l’étude des fluides peut être la clé. Comme une éponge, le cerveau devient plus grand quand il est bien hydraté:
Un mécanisme possible pourrait être que la position couchée au cours de la nuit entraîne une redistribution des fluides corporels qui se sont accumulés dans les extrémités inférieures au long de la journée… Il est également possible que selon l’heure du jour nous connaissions différents états d’hydratation.
Les auteurs ont cependant averti les neuroscientifiques sur la nécessité d’étudier de près les effets du moment de la journée étudié dans les études futures :
En effet, l’analyse des résultats de l’étude suggère qu’un biais lié à la durée d’acquisition existe, et cela peut être particulièrement évident dans de petites études où le moment de l’acquisition de l’image peut ne pas être totalement aléatoire.
Par exemple, une tendance à acquérir des IRM de sujets sains dans la matinée et de groupe malade dans l’après-midi biaiserait les volumes du cerveau vers une différence de groupe plus important dans les études transversales.
Une étude récente avait déjà démontré des changements dans les propriétés fonctionnelles du cerveau à mesure que la journée avance.
Traduit par S.Luc
Source : blogs.discovermagazine
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Cet article se trouve dans le dossier :
Cerveau : où en est la recherche ?
- « Le cerveau se répare de lui-même dans une certaine mesure »
- Combien de temps faut-il au cerveau pour passer « en mode conscient » ?
- Votre cerveau est plus gros le matin
- Les acides gras essentiels jouent un rôle crucial dans la croissance du cerveau humain et dans son fonctionnement
- Comment notre cerveau nous permet d’y voir clair
- Comment notre cerveau se souvient-il des couleurs ?
- Vos ondes cérébrales pourraient remplacer vos mots de passe
- Des cellules souches embryonnaires ont permis de réparer le cerveau endommagé de souris
- Les scientifiques peuvent créer des cellules qui répliquent les processus du cerveau humain
- Les nanoparticules magnétiques permettront-elles de soigner des maladies du cerveau ?
- Ces métiers qui dopent notre cerveau
- En vidéo : 4 choses étranges que nous savons sur le cerveau humain grâce à l’IRM
- A l’instar des ordinateurs, le cerveau humain peut-il récupérer des souvenirs perdus ?
Dans l'actualité
- 30 petits neurones unis contre la douleur
- Pourquoi notre sommeil est-il perturbé dans un nouvel environnement ?
- Apprendre et oublier pendant son sommeil : deux processus étroitement liés ?
- Filmer le cerveau pour mieux comprendre le sommeil
- Cartographier les lipides du cerveau une nouvelle méthode d’IRM quantitative