L'avenir des villes est trop peu présent dans les débats politiques... Un rapport tente de rattraper ce retard.
Je viens d’achever la lecture du Rapport d’information de M. Jean-Pierre SUEUR, fait au nom de la Délégation à la prospective n° 594 tome I (2010-2011) du 9 juin 2011.
Ce rapport a été motivé par le constat que « l’avenir des villes est trop peu présent dans les débats politiques. Pourtant, c’est sans doute dans les villes que se jouera une partie du destin de l’humanité, car déjà plus de la moitié de la population de notre planète – près de trois milliards d’individus – est aujourd’hui composée de citadins. Dans trente ans, c’est-à-dire demain, ils seront cinq milliards vivant dans plus d’une trentaine de mégapoles et de nappes urbaines de plus de dix millions d’habitants.
Ce sont les villes qui poseront à l’avenir les problèmes les plus sérieux à l’humanité : utilisation des ressources en eau de plus en plus rares, lutte contre les gaz à effet de serre et contre la pollution atmosphérique, remise en question de certains modes de transport du fait de la raréfaction des carburants fossiles, prise en compte des changements climatiques et de leurs conséquences en terme d’inondations ou de climatisation des lieux de vie, problèmes posés par les fractures sociales, par les catastrophes industrielles et par l’insécurité, phénomènes de ghettoïsation…
Les sociétés pourront-elles faire face à ces défis grâce à de nouvelles solidarités, à de nouveaux choix financiers, à l’action des puissances publiques au niveau des villes, des Etats et au plan mondial, grâce à l’innovation, à l’initiative économique, aux réseaux intelligents, aux progrès des moyens de déplacement, à de nouvelles formes de gouvernance et de citoyenneté adaptées à la maîtrise du phénomène urbain ? Quelle sera la vie des femmes et des hommes dans les villes du futur ? Les réseaux de villes sont-ils des alternatives crédibles au gigantisme urbain ? Quels scenarii prendre en compte pour agir dès maintenant sur les facteurs qui façonneront la ville de demain ? »
Cependant ce Rapport ressemble plus un constat qu’une étude prospective sur ce que doit être la ville de demain, même si il propose « 25 pistes pour l’avenir du monde », ce qui reste dérisoire au regard des enjeux.
Ce Rapport a le mérite tout de même de rappeler les recommandations émises par le Conseil mondial de l’énergie :
- la promotion de l’efficacité énergétique, en faisant appel à tous les moyens possibles, tout au long de la chaîne de l’énergie, de l’exploration à l’utilisation finale de l’énergie : campagnes de sensibilisation des consommateurs, incitations financières, adoption de normes et réglementations ;
- la sensibilisation du public au rôle que peut jouer le secteur des transports pour une utilisation plus efficace de l’énergie, par une évolution de l’urbanisme, l’adoption de mesures encourageant l’efficacité énergétique et le progrès technologique ;
- la fixation d’un prix mondial du carbone susceptible d’avoir un impact sur les prix et d’induire des changements de comportement.
La planification urbaine -en particulier celle portant sur les infrastructures collectives- reste ainsi déterminante pour le bon fonctionnement de la ville du futur. Il est ainsi contreproductif dans les villes de l’Inde de recourir à des groupes électrogènes, comme le font la plupart des boutiques, pour remédier aux coupures fréquentes de courant électrique qui résultent de l’état de vétusté des réseaux. Comme le souligne un rapport récent de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix rouge et du Croissant Rouge : « Ce n’est ni la taille d’une ville ni la vitesse à laquelle elle pousse qui déterminent l’état de son environnement mais la qualité de sa gestion et des relations entre les autorités et la population économiquement faible ».
S’agissant des transports, les solutions permettant de substituer des combustibles renouvelables aux combustibles fossiles dépendent largement des conditions dans lesquelles pourra être atteint l’objectif tendant à permettre des déplacements à des coûts raisonnables avec le moins de pertes de temps pour les usagers. De ce point de vue, les solutions les moins émettrices de particules fines et de gaz à effets de serre sont les véhicules électriques ou les véhicules à motorisation hybride pour les longues distances ».
Le transport est, chacun le sait, le grand enjeu des villes du futur !
Par Bertrand de Gerando
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE