L’optimisation de la performance énergétique d’un bâtiment est le cheval de bataille des entrepreneurs, des particuliers et de certaines entreprises à la pointe de la gestion énergétique, ou à la recherche d’une « green-étiquette ». Cet élan nécessite la mise en place de nouveaux comportements, une mixité énergétique, le développement de nouveaux matériaux… L’installation de nouveaux systèmes et la mise à jour de ceux devenus obsolètes représentent un investissement non négligeable, parfois rédhibitoire.
Quatre chercheurs de l’université de Séoul, Ho Sun Lim, Jeong Ho Cho, Jooyong Kim et Chang Hwan Lee, ont mis au point une nouvelle vitre intelligente ayant la faculté de s’assombrir en été afin de permettre de minimiser l’énergie dépensée pour la climatisation, et de redevenir claire en hiver, laissant passer toute la lumière extérieure et par la même, toute la chaleur solaire.
Ces vitres, conçues pour équiper les fenêtres ou lucarnes d’une maison, comme les baies vitrées d’une salle de conférence, ne sont évidemment pas nouvelles sur le marché. Mais celles-ci comportaient plusieurs inconvénients : un prix excessivement élevé, le rapide déclin des performances du matériau, ainsi qu’un processus de fabrication incluant des substances potentiellement toxiques.
Les chercheurs sud-coréens ont découvert qu’un polymère, utilisant le potentiel des contre-ions (ion accompagnant les composés ioniques, afin de maintenir la neutralité électrique) et un solvant tel que le méthanol, permettaient la conception très peu onéreuse d’une fenêtre intelligente, à la fois d’une grande stabilité et d’une grande robustesse, et ce sans utiliser de produits corrosifs ou toxiques. Ce matériau a l’avantage d’être extrêmement réactif, passant facilement d’une opacité presque totale à la transparence la plus pure en seulement quelques secondes.
« D’après ce que nous savons, un changement optique aussi extrême est sans précédent parmi les fenêtres intelligentes actuelles », déclarent les scientifiques. « Un tel contrôle de la lumière devrait fournir une nouvelle option d’économies sur les coûts de chauffage, de climatisation et d’éclairage, à travers une meilleure gestion de la pénétration de la lumière dans un bâtiment. », concluent-ils.
Par Rahman Moonzur
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