Un extrait de GREEN IT : « mythe ou réalité » par Laurent MOLINARI
Le terme « GreenIT » est la contraction de Green Information Technology. Ce concept est apparu il y a quelques décennies, mais son émergence réelle dans les domaines liés aux technologies de l’information et de la communication est plus récente. La prise de conscience de l’impact environnemental de l’ensemble du secteur se développe désormais partout dans le monde. Ce domaine a vocation à s’intéresser à l’étude des impacts environnementaux des technologies de l’information et de la communication ainsi qu’aux moyens, solutions et méthodes permettant de les mesurer, de les comprendre, de les maîtriser et, enfin, de les réduire. L’une des particularités du concept est qu’il regroupe une vision ambivalente du rôle des TIC vis-à-vis des sociétés. Il est une démonstration des dangers de la société de surconsommation technologique pour les uns, une opportunité de changer le monde par la technologie pour les autres. Cette ambivalence est caractérisée par des terminologies spécifiques. Il est difficile d’en trouver une origine précise, mais le découpage entre les notions de « Green IT » 1.0 et Green IT 2.0 est effectué depuis maintenant quelques années, notamment par les cabinets d’analyste.
Les deux côtés d’une même pièce
Les TIC n’ont pas l’image d’une industrie polluante. Pourtant, l’un des chiffres les plus connus, et largement diffusé, indique que le secteur représenterait 2 % de l’impact des gaz à effet de serre mondiaux, ce qui le positionne au niveau du secteur du transport aérien. En France, les TIC représentaient en 2008 13,5 % de la consommation électrique, soit près de 5 % des émissions françaises de gaz à effet de serre. L’inquiétude repose surtout sur l’évolution en forte hausse de ce secteur. Une tendance mondiale qui révèle une évidence : si l’impact unitaire des systèmes informatiques est relativement modeste, la multiplication des usages (34 millions d’internautes et 15 millions d’utilisateurs de téléphonies mobiles en 2008) fait exploser régulièrement la consommation d’énergie de l’ensemble et accentue la pression sur les matières nécessaires à leurs fabrications. Mais si les TIC, de par l’explosion de leur usage et donc des infrastructures et des équipements associés, constituent un sujet d’inquiétude important pour l’environnement, il apparaît qu’elles constituent aussi une opportunité de transformation de la société et peuvent rejoindre des ambitions liées au développement durable.
La notion de « Green IT 2.0 » regroupe ainsi l’ensemble des concepts où les TIC constituent des leviers de transformation et d’amélioration de l’impact environnemental des activités humaines. Le concept regroupe l’ensemble des méthodes et actions permettant, grâce à la mise en œuvre de solutions innovantes, de réduire l’empreinte environnementale d’un secteur d’activité existant. Par empreinte environnementale, l’indicateur CO2 (émissions de gaz à effet de serre) est souvent le seul indicateur suivi. Parmi les sujets clés et les plus propices à permettre un bénéfice CO2, la dématérialisation des échanges et la communication à distance constituent les exemples les plus importants. Le premier concerne notamment les flux papiers : factures, commandes, procédures administratives… La balance environnementale dépend ici de l’économie attendue sur les moyens physiques de production des supports d’échanges (papier, éditique…) et les moyens de transport de ces supports (courrier postal dans le cas des commandes). Le second repose avant tout sur les systèmes de visioconférence, voire de télé-présence. Dans cette orientation, l’objectif est clairement de développer le travail à distance (le télétravail) afin de jouer sur les émissions CO2 des opérations de transports qui constituent un sujet stratégique dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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GREEN IT : « mythe ou réalité », par Laurent MOLINARI
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