Oubliées, les fissures apparaissant avec le temps et affectant les constructions en béton ? Une équipe de chercheurs et d’universitaires travaille actuellement sur un béton dont les qualités d’auto-régénération pourraient bien révolutionner le secteur. Les travaux, dirigés par le professeur Alan Richardson, enseignant le génie civil à l’université britannique de Northumbria, près de Newcastle, ont pour base une des espèces bactériennes les plus grosses et les plus répandues dans le sol, « Bacillus megaterium », plus généralement utilisée comme amendement en agriculture et horticulture.
Cette bactérie est utilisée ici pour créer de la calcite, une forme cristalline du carbonate naturel de calcium, qui peut alors servir à boucher les pores du béton, le protégeant des dégâts infligés par l’eau comme par d’autres substances nuisibles pour le matériau, et prolongeant ainsi sa durée de vie. Les chercheurs, qui cultivent « Bacillus megaterium » à partir d’un bouillon de culture composé de levure, de minéraux et d’urée, ont tout simplement amalgamé la bactérie au béton, bactérie qui y trouve sa source principale de nourriture. La bactérie se reproduit et se multiplie, faisant office de bouche-pores et prévenant la moindre détérioration.
La trouvaille, qui devrait pouvoir déboucher sur une solution rentable au « cancer » du béton, a un fantastique potentiel commercial. Des tests complémentaires seront nécessaires, et l’équipe dirigée par le professeur Richardson espère même pouvoir utiliser cette bactérie a posteriori, sur des structures existantes.
Par Moonzur Rahman
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