La formation en arc de cercle qui traverse la planète sur 10 000 km de pôle en pôle, dévoilée l’année dernière par les images prises dans l’infrarouge thermique et l’ultraviolet par la sonde japonaise Akatsuki (voir l’article sur l’atmosphère de Vénus), pourrait être une onde de gravité géante selon les analyses des chercheurs japonais de l’Agence d’exploration aérospatiale du Japon (Jaxa) qui ont publié leurs résultats dans Nature Geoscience. Mais loin d’être une réponse, leurs conclusions ne fait qu’apporter d’autres interrogations.
Des vents qui devraient tout balayer
Ce qui intrigue les chercheurs, c’est que l’atmosphère de Vénus, étudiée à 65km d’altitude, se déplace à plus de 300km/h et qu’elle fait donc le tour de la planète en 4 jours terrestres, alors que la formation, elle, se déplace à la même vitesse que la planète (qui met 234 jours à tourner sur elle-même). Les scientifiques ont découvert plusieurs phénomènes qui se déplacent légèrement plus vite ou plus lentement que les vents principaux. L’hypothèse la plus probable est celle de l’existence d’ondes de gravité liées aux reliefs de la planète et il en serait de même pour cette méga-formation. Les ondes de gravité atmosphériques sont des oscillations de masse d’air engendrées par la lutte entre la force de gravité et la force d’ascension. Pour soutenir cette hypothèse, les Japonais ont créé une simulation de l’effet d’une onde de gravité sur les mesures de température de l’atmosphère de Vénus. Le résultat fournit une image très similaire à ce qui est observé. Mais, relèvent les scientifiques, la formation et la propagation de ces ondes de gravité liées à des montagnes restent difficile à réconcilier avec ce que l’on imagine des conditions atmosphériques plus proches de la surface. Ce qui pourrait suggérer disent-ils que les vents vénusiens sont beaucoup plus variables dans l’espace et dans le temps que ce que l’on pense aujourd’hui. D’autant que le phénomène s’il a duré a finit par disparaître et ne s’est pas représenté.
Une mission russo-américaine pour trouver de la vie ?
La mission Venera D est une mission russe vers Vénus qui pourrait renaître de ses cendres et se faire en collaboration avec la Nasa. Une équipe internationale a travaillé pour préciser les principaux objectifs visés et elle oit présenter son rapport final aux responsables américains et russes à la fin du mois a expliqué David Senske, du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena en Californie, cité par le site space.com.
Venera D pourrait se composer d’un orbiteur qui travaillerait trois ans dans l’atmosphère de Vénus et d’un atterrisseur qui y travaillerait quelques heures. En ligne de mire: mieux comprendre et connaître la composition, la structure et la dynamique de l’atmosphère vénusienne, appréhender la composition et la morphologie de la surface de la planète et recherche des traces de vie dans l’atmosphère. En effet, si les températures et la pression semblent incompatibles avec la vie à la surface, les conditions à 50 km d’altitude pourraient être acceptables pour de la vie microbienne.
Par Sophie Hoguin
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