Les fondamentaux

Valoriser ses déchets pour mieux protéger l’environnement, un défi de l’économie circulaire

Posté le 25 juillet 2024
par La rédaction
dans Environnement

Compte tenu de la pression sur les ressources naturelles, de la nocivité des déchets de plus en plus considérée par la population, de la nécessité de réduire, voire éliminer, valoriser ou recycler les déchets de toute nature –industrielle ou individuelle–, la France mise sur un concept d’économie circulaire plus respectueux des hommes et de leur environnement. Elle se place d’ailleurs dans les pays les plus avancés technologiquement sur le sujet et mise sur le déploiement d’une nouvelle économie sociale et solidaire incluant la gestion des déchets.

Un extrait de « Principes de gestion opérationnelle des déchets d’activités économiques », par Catherine VIALE

Les contraintes écologiques (diminution des ressources disponibles), économiques (moindre coût de production) et réglementaires (sanctions des mauvaises pratiques) ont bouleversé la place du déchet dans le business model des entreprises, notamment dans l’industrie et le BTP.

Par ailleurs, le déploiement de la responsabilité élargie du producteur (REP) et la généralisation des démarches d’écologie industrielle territoriale (EIT) devraient encourager à terme la transition effective vers le modèle d’économie circulaire qui veut que le déchet de l’un soit forcément une ressource pour l’autre.

Pour l’entreprise, le déchet devient ainsi une variable d’ajustement des postes de dépense et un facteur d’innovation à ne pas négliger. Dès lors, il lui faudra analyser les bénéfices à attendre d’une démarche de prévention qui lui permettra de réviser ses pratiques d’approvisionnement et de production, au regard des répercussions financières de la fin de l’accès aux centres d’enfouissement et de l’augmentation inéluctable des coûts de valorisation.

Une indispensable conversion vers l’économie circulaire

Actuellement, 85 milliards de tonnes de matières premières sont extraites chaque année, contre 22 milliards en 1970. Par ailleurs, 180 milliards de tonnes par an seraient nécessaires en 2050 pour satisfaire la demande mondiale si l’on ne change pas nos modes de consommation et de production.

Cependant, l’épuisement inéluctable des ressources naturelles par le modèle de développement linéaire actuel (extraire, fabriquer, jeter) a permis de faire émerger le concept d’« économie circulaire » qui veut que les déchets des uns puissent servir de matière première ou de combustible aux autres, en substitution aux ressources non renouvelables. Des techniques de reconnaissance et de tri permettent notamment désormais d’offrir une « seconde vie » à de nombreux produits,

Le déploiement d’une nouvelle économie sociale et solidaire intervient donc en parallèle ou en interaction avec celle de la gestion des déchets.

L’intégration d’une exigence écologique dans les trois domaines que sont la conception/production (mieux produire), l’utilisation (mieux consommer) et bien sûr la gestion de la fin de vie (mieux gérer nos déchets) de ces produits se traduisent de fait par des concepts de réutilisation, recyclage et valorisation des déchets.

Par quoi se caractérisent les déchets ?

Les sources de déchets sont multiples et doivent être définies pour mieux les gérer.

Le déchet peut notamment être caractérisé par son origine (déchet ménager ou relevant d’une activité économique), par le risque auquel il expose, s’il entraîne un danger ou pas.

Parallèlement, le recyclage ou la transformation du déchet donne à ce dernier une valeur économique qui ne doit pas être négligée. C’est le cas par exemple des déchets issus des emballages, des biodéchets, ou encore des combustibles solides de récupération composés de déchets dont a été extraite la fraction valorisable.

Un déchet sera dit « ultime » dès lors qu’au regard des techniques actuelles, il ne pourra être ni réutilisé ni valorisé.

Le tri des déchets, quelle que soit leur origine, est tout autant indispensable. En effet, un déchet dangereux au contact d’un non dangereux fera forcément de ce dernier un déchet dangereux.

La politique déchets

L’économie circulaire est fondée sur la préservation, la réutilisation et le recyclage des ressources.

L’Europe a institué un certain nombre d’exigences environnementales, la première se traduisant par le fait de ne plus considérer le déchet comme une substance dont on se défait, mais comme une ressource.

De même, le principe du pollueur-payeur a été étendu aux producteurs de biens pour le traitement de leurs produits une fois usagés.

Une hiérarchie des modes de traitement des déchets a par ailleurs été décidée afin de lutter contre le changement climatique par la mise en œuvre des meilleures technologies disponibles et l’optimisation des filières de traitement. Enfin, le développement des énergies renouvelables doit être favorisé par la valorisation de la partie biogénique des déchets.

La gestion des déchets en pratique

Une étude des meilleurs moyens techniques et économiques acceptable permettra à l’entreprise de tendre vers un niveau de gestion maximale de ses déchets en interne. Les solutions tiendront compte du tri et de la collecte et du déchet, puis de son stockage temporaire, en prévoyant des zones déchets spécifiques à chaque type de déchet. Enfin, le transport des déchets jusqu’au point de recyclage ou d’élimination devra tenir compte, lui aussi, des caractéristiques propres à chaque déchet, en fonction de sa nature.

Dans tous les cas, quelle que soit la destination finale des déchets, ils devront être pris en charge par des entreprises dûment autorisées et habilitées pour les opérations de valorisation ou d’élimination.

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Principes de gestion opérationnelle des déchets d’activités économiques, par Catherine VIALE


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