Le service marketing d’Apple a toujours de l’imagination. Pour évoquer l’intérêt du protocole sans fil UWB (Ultra Wide Band), il parle de « conscience spatiale ». Cette expression définit la capacité de votre téléphone à « reconnaître » son environnement et les objets qui s’y trouvent. Concrètement, l’iPhone 11 peut repérer un autre modèle de la marque pour transférer un fichier ou une photo en quelques secondes.
L’intégration de l’U1 témoigne du retour en grâce d’une technologie utilisée au début des années 2000 dans les radars militaires et les communications cryptées. Elle a également été utilisée brièvement dans l’imagerie médicale et des systèmes de surveillance cardiaque à distance.
Connexions plus performantes
L’UWB est un protocole de communication sans fil à courte portée (norme IEEE 802.15.4a). Comme le Bluetooth et le Wi-Fi, il utilise les ondes radio, mais à une très haute fréquence (canal de 500 MHz dans la gamme de 6 GHz à 10 GHz). Un émetteur UWB peut envoyer des impulsions toutes les deux nanosecondes. Il agit comme un radar capable de balayer en permanence une pièce et de se « verrouiller » avec précision – et en temps réel – sur un objet. Un peu comme un rayon laser.
Même si les dernières normes Wi-Fi et Bluetooth ont permis de bénéficier de connexions plus performantes (en termes de précision dans la localisation d’autres appareils et la connexion), l’UWB se montre donc plus précis et consomme moins d’énergie.
Résultat, les plus grands fabricants de smartphone (Samsung, Apple et Huawei) sont tous impliqués dans des projets UWB, y compris la production de puces et d’antennes. Mais Apple est le premier à le déployer réellement dans un téléphone.
D’autres marques (Samsung, Xiaomi, NXP, Sony, Bosch…) se sont regroupées au sein du Consortium FiRa (Fine Range), qui travaille au développement de la norme existante citée plus haut. Son principal but est de favoriser l’émergence de nouveaux usages et services en plus du simple transfert de données d’un appareil à un autre.
Plus de sécurité
Concernant justement le transfert de données de point à point, l’UWB présente plus de garanties en termes de sécurité des connexions. La précision et la rapidité de la connexion empêcheraient toute personne malveillante d’intercepter la connexion comme cela est possible avec le Wi-Fi.
Comme la transmission est programmée à des intervalles spécifiques, elle empêche l’interception des informations dans ce que l’on appelle une attaque de type « homme au milieu » (man-in-the-middle-MITM). Pour schématiser, un pirate installé à une terrasse de café peut intercepter la connexion Wi-Fi établie entre un client et la borne de l’établissement, car les fréquences sont faciles à trouver.
De quoi favoriser l’intégration de l’UWB dans les futures clés de voiture ou de bâtiment. Autres usages envisagés : la détection des glissements de terrain et la localisation précise à l’intérieur des bâtiments (avec des précisions de 10 à 0,5 cm).
Encore faut-il qu’un écosystème interopérable, holistique et interconnecté se mette en place. Cela nécessitera des programmes de conformité et de certification qui seront certainement moins rapides à se concrétiser qu’une liaison UWB…
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