Le rapport « La taxe sur les dommages climatiques » estime que les grandes entreprises exploitant des centrales thermiques aux énergies fossiles retardent l’action climatique. Elles ne participent que trop peu à la transition énergétique, mais engrangent des milliards de dollars de bénéfices. Pour contrer cet état de fait, les auteurs proposent de taxer ces entreprises pour chaque tonne de pétrole, de gaz et de charbon qu’elles extraient. Cette taxe pourrait générer environ 300 milliards de dollars chaque année entre 2021 et 2050.
Assurer un financement stable jusqu’en 2050
À mesure que le monde s’éloigne des énergies fossiles, le prix de la taxe augmenterait pour assurer une enveloppe de financement stable. Le rapport recommande ainsi l’introduction en 2021 d’une taxe de 5 dollars la tonne de CO2 équivalent. Le prix augmenterait de 5 dollars chaque année jusqu’en 2030, puis de 10 dollars chaque année, pour atteindre 250 dollars la tonne en 2050.
Une grande partie de la taxe serait affectée à des programmes de transition visant à aider en priorité les collectivités à faible revenu à adopter des modes de transport, des sources d’énergie et des emplois à faibles émissions de carbone. « L’introduction de la taxe sur les dommages climatiques est possible : elle se fait dans d’autres domaines comme le nucléaire, les marées noires, le tabac ; les institutions existent, y compris le Fonds vert pour le climat ; aux gouvernement de faire preuve de volonté politique » estime Julie-Anne Richards, auteure principale du rapport.
Inverser le poids du fardeau
Cette nouvelle taxe abonderait des institutions financières existantes telles que le Fonds vert pour le climat. Elle aurait pour but de contrer le problème suivant : bien que les sociétés du secteur des combustibles fossiles aient causé la grande majorité des dégâts climatiques, ce sont les communautés les moins développées qui sont les plus touchées par les catastrophes climatiques. Elles se retrouvent face à des financements astronomiques qu’elles ne peuvent pas financer pour se reconstruire et s’adapter.
« Lorsque le cyclone Pam a frappé en 2015, Vanuatu a perdu 64 % de son PIB, soit 449 millions de dollars de pertes et dommages, rappelle Ralph Regenvanu, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et du Commerce extérieur de Vanuatu. Nous avons présenté des demandes de 700 millions de dollars au Fonds vert pour le climat, et la dernière réunion a approuvé une subvention de 18 millions de dollars ». De nouvelles sources de financement sont bien nécessaires pour aider à combler ces écarts. Les auteurs espèrent vivement que les pays réunis à la COP24 agiront dans ce sens.
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