Décryptage

Une première estimation du flux des ressources mondiales de condensats de gaz de schistes assimilables à du pétrole

Posté le 27 juillet 2014
par La rédaction
dans Énergie

[Tribune de Raymond Bonnaterre]
Grâce à l’exploitation récente des gaz de schistes et à l’extraction de la part des condensats assimilables à du pétrole, nous savons maintenant que le monde dispose, à court-terme, d’un flux de ressources pétrolières potentiellement bien supérieur à celui imaginé jusque là.

Ces extractions localisées pour l’instant en Amérique du Nord, viennent conjoncturellement et à bon escient, compenser les manques de productions de certains pays de l’OPEP agités par d’interminables querelles internes à caractères religieux ou claniques.

On sait d’autre-part, ou on soupçonne fortement, que des gisements de gaz de schistes, dont certains seront exploitables, existent par ailleurs dans le monde. Jusque là,  personne ne s’est risqué à échafauder une quelconque projection chiffrée de la ressource.

Cependant, durant la Conférence sur l’Energie 2014 de l’EIA, qui s’est tenue  les 14 et 15 Juillet à Washington, Samuel Gorgen, analyste à l’EIA a présenté un papier sur l’avenir de l’extraction des fractions pétrolières issues des condensats de gaz de schistes aux USA et dans le monde (Figure 1).

Ce spécialiste du Ministère de l’Energie Américain (DOE), estime, à ce jour, que le flux mondial d’extraction de la part des condensats assimilables à du pétrole pourrait dépasser les 9 millions de barils par jour vers 2035. Rappelons que les extractions mondiales de pétrole brut sont de l’ordre de 75 millions de barils/jour et devraient progresser vers les 85 millions de barils/jour durant la décennie à venir.

Il me paraît nécessaire de prendre cette prévision de l’EIA avec beaucoup de philosophie en raison des incertitudes qui pèsent tout d’abord sur les seules prévisions américaines qui oscillent entre un plateau d’extraction situé entre 4 à 5 millions de barils/jour en 2020 (cas de référence représenté ici) et  celui qui atteindrait autour des 8 millions de barils/jour vers 2040 dans le cas d’un scénario beaucoup plus optimiste, auxquelles se rajoutent les erreurs probables des prévisions mondiales.

Retenons pour l’instant et pour simplifier le message, que le monde pourrait extraire des gaz de schistes, dans les décennies à venir,  autour des 10% de ses ressources pétrolières, ce qui ne serait pas si mal.

D’intenses prospections pour mettre à jour ces hypothétiques ressources se déroulent dès à présent en Russie, en Chine et en Amérique du Sud. L’enjeu économique, sur la base d’une industrie mondiale du seul pétrole et de ses dérivés estimée vers les 4000 milliards de dollars en 2014 est considérable, ce qui rend fort plausible cette hypothèse de projection.

Figure 1 : Flux d’extraction de la part des condensats assimilables à du pétrole 

Par Raymond Bonnaterre


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