Un consortium de partenaires internationaux menés par Airbus vient de lancer une compétition à destination des PME, start-up et étudiants afin de faire émerger des technologies utiles à l’exploration de la Lune.
A l’occasion du dernier International Astronautical Congress (IAC), qui s’est déroulé à Brême en Allemagne début octobre, Airbus Defence and Space et plusieurs partenaires internationaux ont annoncé le lancement de « The Moon Race », une course à la Lune qui vise à accélérer et soutenir l’exploration lunaire. Cette compétition internationale s’adresse aux PME, étudiants, start-up qui veulent développer des technologies pouvant servir à l’installation sur notre satellite.
Alors que le Google Lunar Xprize s’est finalement soldé par un échec, aucun candidat n’ayant réussi à faire décoller son rover en direction de notre satellite dans les temps, cette nouvelle course à la Lune se fait cette fois avec des partenaires expérimentés : Airbus Defence and Sacae, l’Agence spatiale européenne (ESA), Vinci Constructions, l’Agence spatiale mexicaine ainsi que Blue Origin. Et la prouesse n’est pas le centre de la compétition, puisqu’il s’agit de faire émerger des technologies qui seront réellement utiles et viables à l’exploration et l’exploitation durable de la Lune. En outre, les candidats sélectionnés à chaque étape pourront disposer des ressources des laboratoires et équipements des différents partenaires pour s’assurer de leur réussite. Quant aux vols finaux, ils sont garantis par l’ESA et Blue Origin.
Une compétition sur cinq ans
Initiée par des ingénieurs d’Airbus, cette idée a pris la forme d’une entité juridique à part, The Moon Race Team NPO Gmbh – une organisation sans but lucratif en charge de l’organisation de la compétition. Les partenaires qui la soutiennent sont déjà de taille et d’autres devraient rallier l’aventure d’ici la fin de l’année.
Les candidatures, qui seront ouvertes dès le début 2019, pourront se faire dans quatre catégories : Production, Energie, Ressources et Biologie. La compétition doit ensuite s’étaler sur cinq ans, entre 2019 et 2024. L’année prochaine sera consacrée à la formation des équipes et à leur sélection. Les heureux élus de cette première phase seront annoncés à l’occasion de l’IAC de 2019 à Washington DC du 21 au 25 octobre. A partir de là, la compétition démarrera réellement. Les candidats auront un an pour mettre au point leurs prototypes. Ceux qui pourront passer à la phase suivante auront accès aux infrastructures pour le tester en conditions lunaires. A l’étape suivante, les candidats sélectionnés auront les moyens de construire leur projet grandeur nature pour qu’il soit prêt à être envoyé sur la Lune. Enfin, en 2024 les finalistes verront leurs technologies lancées et testées in situ sur notre satellite naturel. Dans les mois qui viennent, The Moon Race précisera les montants et les conditions exactes des prix et récompenses financières attribuées à chaque étape et les détails pour pouvoir candidater.
Quatre catégories de recherches
Les équipes peuvent candidater dans plusieurs catégories, chacune présentant des défis différents qui correspondent à ceux qu’il faut réussir à passer pour s’installer durablement sur la Lune. En premier lieu, il faut pouvoir construire et fabriquer des objets avec des matériaux se trouvant sur place ; c’est l’objet de la première catégorie « Production ». Typiquement, les projets pourront ressembler à des briques en poussière de Lune. Ensuite, il faut avoir à disposition de l’énergie, notamment pour faire face à la nuit lunaire : lumière et chauffage sont ainsi essentiels pour survivre ; c’est ce à quoi doivent s’atteler les candidats de la seconde catégorie. Les troisième et quatrième catégories sont consacrées aux ressources, minérales et biologiques. Dans un cas, il s’agit de réussir à installer des bactéries, plantes ou êtres vivants sur place, et dans l’autre il faut trouver comment exploiter les ressources disponibles pour créer de l’oxygène et de l’eau en particulier.
Ce projet s’inscrit donc à la fois dans l’esprit du village lunaire voulu par l’ESA et dans un modèle moderne de course à la technologie qui s’inspire des Google XPrize ou encore des courses d’Hyperloop de Space X.
Sophie Hoguin
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