Décryptage

Une nouvelle classe de films minces réduit par 4 les dimensions des structures en électronique souple

Posté le 11 juin 2012
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Une combinaison originale de polymères associant sucres et macromolécules issues du pétrole permet la conception de films ultra-minces capables de s'auto-organiser avec une résolution de 5 nanomètres.

Les travaux parus dans la revue ACS Nano présentent une nouvelle génération de matériau associant des polymères à base de sucres et des polymères issus du pétrole (polystyrène-silicié).

Cet hybride possède une structure capable de s’auto-organiser en cylindres de sucres dans un réseau de polymères issus du pétrole, chaque structure ayant une taille de 5 nanomètres, soit quatre fois moins que celle des structures actuelles issues uniquement de dérivés du pétrole.

Ci-dessus : Image de microscopie à force atomique d’un glycopolymère nano-organisé en cylindres de sucres dans une matrice de polystyrène-silicié. (© CERMAV (CNRS)

Ceci est possible grâce à la très forte incompatibilité entre les deux polymères utilisés qui les font se comporter comme de l’huile par rapport à de l’eau. Ce résultat, issu d’une collaboration franco-américaine pilotée par le Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CNRS) et qui a donné lieu à deux brevets, fait tomber la limite de 20 nm pour la taille des structures fabriquées à partir de polymères synthétiques exclusivement d’origine pétrolière.

Cette barrière levée, il est désormais possible d’évoluer vers une nouvelle génération de dispositifs électroniques souples à très haute résolution comme la miniaturisation de la lithographie des circuits, une capacité de stockage de l’information multipliée par 6, une performance accrue des cellules photovoltaïques, des biocapteurs…

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique


Pour aller plus loin