SPAUN est le cerveau artificiel le plus complexe à ce jour.
« – Je te croyais mort…
– Techniquement, je n’ai jamais été vivant, mais merci de vous soucier de mon sort. »
Voilà une réplique tirée du film I, Robot qui pourrait bientôt être énoncée par SPAUN (Sematic Pointer Architecture Unified Network), le premier cerveau artificiel conçu pour fonctionner à l’identique du cerveau humain. Les chercheurs canadiens à l’origine de cette création tenaient à étudier notre cerveau, sans recourir à la chirurgie ! Pour reproduire au mieux son fonctionnement, ils ont fabriqué SPAUN, un ordinateur de 2.5 millions de neurones informatiques communiquant entre eux à l’aide de signaux électriques. Si on est encore loin des 100 milliards de neurones du cerveau humain, la prouesse est notable et constitue une avancée majeure vers un cerveau artificiel quasi-humain.
Publiés dans Science, leurs travaux présentent les capacités de SPAUN censé simuler le cerveau humain. Ainsi, leur petit s’est vu doté d’une caméra et d’un bras robotisé, lui permettant de voir et d’écrire. SPAUN sait notamment reconnaitre des chiffres et des lettres. Et n’essayez pas de le piéger en variant les styles d’écriture, SPAUN sait parfaitement lire ! Ses performances ne s’arrêtent pas là puisqu’il est aussi capable de résoudre des problèmes mathématiques tels que des suites. D’après Chris Eliasmith, créateur canadien de cette entité cérébrale complexe, « SPAUN n’est pas aussi intelligent que le singe pour ce qui est de catégoriser, mais il le dépasse quand il s’agit de reconnaître des structures syntaxiques, que les singes ne sont pas capables de faire ».
En effet, malgré les prouesses indéniables de ce cerveau-cyclope-manchot, nous avons encore quelques temps devant nous avant d’être éradiqués puisque SPAUN est particulièrement lent. Il lui faut plus de deux heures pour reconnaitre une lettre. Autre lacune, SPAUN est un bon exécutant mais n’a pas encore la capacité d’apprendre. Bref, ce super cerveau artificiel va surtout permettre d’étudier le cerveau humain, comme l’impact du vieillissement par exemple. « Il n’y a pas que des questions philosophiques profondes que vous pouvez aborder avec ce travail, tel que comment l’esprit représente le monde, il y a aussi des questions très pratiques que l’on peut poser », conclut Eliasmith.
Pour découvrir comment fonctionne SPAUN :
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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