La centrale de Longannet, au Royaume-Uni, est la première à capturer ses émissions de CO2. Plus précisément, une petite partie de ses émissions. Cette centrale vieille de quarante ans, située sur les îles de Flirth of Forth, est la deuxième plus importante de tout le pays et elle permet au groupe énergétique Scottish Power de devenir le leader d'une technologie considérée comme cruciale pour l'avenir du charbon et du climat.
Le groupe énergétique Scottish Power a développé une technologie de récupération des émissions de CO2. C’est la centrale de Longannet, au Royaume-Uni, qui va bénéficier de cette innovation. Elle capture donc une partie de ses émissions de CO2. Ce projet permet d’en savoir plus la technologie de récupération du CO2, cruciale pour l’avenir du charbon et du climat.Une réplique à petite échelle d’une centrale de capture du CO2 (mesurant tout de même 12 mètres de long et pèsant 30 tonnes) récupèrera durant 7 mois le CO2 des fumées de combustion. L’objectif est de tester les différentes solutions d’amines qui absorbent le CO2, la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer la solution saturée en gaz pour expulser et capturer le CO2, et le nombre de fois où les amines peuvent être recyclées dans le processus. Les 1 MW (sur les 2,3 MW de la capacité totale de Longannet) qui sont traités représentent 1.000 mètres cubes de gaz de combustion par heure.Même si le CO2 est capturé, il ne s’agit pas réellement du procédé tant vanté de capture et de stockage du CO2 (CCS) puisqu’aucun stockage à long-terme n’est prévu ici. Mais Scottish Power espère atteindre une capacité de 300 MW et relier la centrale aux sites de stockage potentiels de la mer du Nord, s’il remporte l’an prochain le concours du gouvernement d’une centrales CCS commercialisable.
Le CCS n’est encore qu’une promesseDepuis qu’il est en charge du ministère de l’énergie et du changement climatique, Ed Miliband a misé sur le CCS au Royaume-Uni, tant pour conserver le charbon (qui compte encore pour près d’1/3 de l’électricité délivrée au réseau national) dans le mix énergétique que pour développer une nouvelle industrie verte avec un énorme potentiel à l’exportation.Il a également proposé de fixer une date pour rendre le CCS obligatoire s’il s’avère être une réussite. Les projets de nouvelles centrales à charbon (les deux unités de 800 MW si controversées que E.ON a l’intention de construire à Kingsnorth) ne seraient autorisés qu’à cette condition. Dès lors que la technologie aura été jugée techniquement et commercialement viable, les centrales auront cinq ans pour l’appliquer à l’ensemble de leurs capacités, et 300 MW dès le premier jour.Une dernière proposition suggère de fixer des normes d’émissions pour améliorer les performances énergétiques de toutes les centrales à charbon (y compris celles qui existent déjà).
Un enjeu social et financierUne consultation est en cours jusqu’en septembre sur toutes ces propositions et la possibilité de les étendre aux centrales à charbon existantes. Des critiques, dont Greenpeace, craignent que tout cela n’aboutisse à un feu vert pour le charbon dans l’avenir alors que le CCS n’est encore qu’une promesse.Un rapport récent de l’AEA Group (Accounting, economics & appraisal Group, il s’agit d’un cabinet anglais de consulting environnementl), publié en parallèle des propositions du gouvernement, avance un gain de 2 à 4 milliards de livres par an d’ici à 2030 pour l’industrie britannique grâce aux technologies de réduction des émissions de CO2 des centrales à charbon. D’après le rapport, un rôle de leader dans le secteur permettrait la création de 30.000 à 60.000 emplois. Au vu de l’enjeu, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, l’Allemagne, la Norvège et d’autres pays pourraient également entrer dans la course.Roger East est rédacteur conseil pour Green Futures, un magazine indépendant publié parForum for the future.
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