L’Actu de l’innovation

Un secteur jeune encore très fragmenté

Posté le 27 septembre 2010
par La rédaction
dans Informatique et Numérique

Dynamique, certes, cet écosystème l'est. Mais comment se strcuture-t-il ? Quels sont les grands noms de cette industrie ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Gros plan sur cette industrie mal connue.  

Grands industriels, sociétés de services, éditeurs de logiciel spécialisés dans les systèmes embarqués, laboratoires de recherche… ils sont nombreux à intervenir sur ce secteur. D’après l’étude menée en 2007 pour le compte du comité embarqué du Syntec informatique par PAC et IDC, 7 catégories d’acteurs le constituent. On y retrouve :

De grands noms qui cachent toutefois, un tissu de prestataires français encore très fragmenté et très jeune. 42 % de ces entreprises, selon l’étude pilotée par le Syntec, ont été fondées récemment (en 1995). Ce sont, pour la plupart, des structures de petites tailles, qui appartiennent, dans 8 cas sur 10, à des personnes physiques plutôt qu’à des institutions financières. Des caractéristiques qui ne gênent en rien leur dynamisme puisque selon le Syntec, entre 2007 et 2011, ces entreprises devraient créer environ 34.000 emplois nouveaux, dont 19.000 au sein des éditeurs de logiciels et des sociétés de service et 15.000 chez les industriels.

Des acteurs fortement impliqués dans l’innovation…

Une vitalité poussée en grande partie par l’innovation. D’où le poids de la R&D dans le budget de cette industrie. Selon les estimations des différents cabinets, une entreprise sur trois participe à des projets avec les laboratoires de recherche. Et plus généralement, elles investissent entre 20 et 22 % de leurs revenus dans la R&D !

La capacité d’investissement des différents acteurs de ce segment dans l’innovation est donc un des enjeux majeurs de cette industrie pour les années à venir. C’est elle qui conditionnera le rôle qui joueront demain les entreprises françaises de cet écosystème sur le plan national, mais surtout international. Le gouvernement français ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Les logiciels embarqués font partie des 9 priorités d’investissement identifiées par le gouvernement dans le cadre du grand emprunt, au même titre que les transports intelligents, les smart grids ou encore la nanoélectronique. Certes, cette aide aux projets prendra essentiellement la forme de prises de participation et de prêts financés par le Fonds pour la Société numérique. Mais dans une moindre mesure, des avances remboursables et des subventions, essentiellement en R&D, pourront être consenties.

L’Europe soutient elle aussi activement cet écosystème. Consciente de son caractère stratégique pour l’industrie européenne, la Commission européenne, les Etats membres et une association répondant au nom de Artemisa ont créé, en février 2008, ARTEMIS une Initiative Technologique Conjointe (JTI), devenue, depuis octobre 2009, une entreprise conjointe (JU). Autonome depuis cette date, elle regroupe des industriels de toutes tailles, ainsi que des universités et des instituts de recherche qui constituent un véritable réseau d’excellence encadrant et coordonnant un programme de recherches sur 10 ans via des appels à projet sur les systèmes embarqués. Une initiative dotée de 2,5 milliards d’euros co-financés par Artemis et les Etats membres (lire l’encadré).

… sans forte standardisation

Pourtant, bien que dynamique et soutenu par les pouvoirs publics et les industriels, cet écosystème demeure fragile. Jusqu’à récemment, les éditeurs et sociétés de services des systèmes embarqués étaient liés aux grandes industries pour lesquelles ils avaient développé compétences et solutions. Cette « verticalisation » sectorielle a empêché qu’existent – comme c’est le cas dans l’informatique de gestion – de très grands leaders multinationaux, souligne le rapport du Syntec.

Par ailleurs, fragmentés, jeunes, et avec une structure capitalistique essentiellement privée, la croissance des prestataires de ce secteur peut être chaotique en période de crise ou dans un contexte de mondialisation, faute de surface financière suffisante. Aujourd’hui, les donneurs d’ordres comme leurs prestataires ont pris conscience de l’intérêt de s’organiser différemment souligne le Syntec, en développant d’une part la standardisation à l’échelle internationale (européenne a minima) et en favorisant le décloisonnement multisectoriel.

Un Club des Grandes Entreprises de l’Embarqué (CG2E) a d’ailleurs été créé en 2008 en étroite collaboration avec le Comité Embarqué de Syntec informatique pour regrouper les grands industriels de l’embarqué et travailler activement à ce décloisonnement entre les secteurs industriels, notamment dans le domaine des standards. Il regroupe d’ores et déjà plusieurs dizaines de grands industriels de tous les secteurs applicatifs. Une dynamique qui est non seulement à l’oeuvre en France, mais aussi en Europe.

Par Anne-Laure Béranger

3e appel à projets pour Artemis

Artemis

Pour la troisième année consécutive, l’entreprise conjointe Artemis, dédiée aux systèmes embarqués, a lancé, début 2010, son appel à projets. Au total, la dotation s’élevait à plus de 200 millions d’euros, dont un financement public de 100 millions d’euros venant des 22 Etats membres participants et de la comission européenne, et d’au moins autant venant des industriels et des organismes de recherche. Clos depuis le 1er septembre 2010, il se focalisait cette année, sur des projets ayant un impact important sur notre vie quotidienne en matière d’utilisation de l’énergie, de sécurité et de santé. Le deuxième appel à projets, lancé en 2009, a généré 13 grands projets de R&D qui ont démarré au début de cette année, tandis que celui de l’année 2008 avait permis le lancement de 12 projets en janvier 2009.