L’association de la robotique industrielle, des techniques de sciage, de découpe par jet d’eau et de vision par caméra permet de travailler des plaques de granit ou de marbre en augmentant de 20 % la capacité de production par rapport aux procédés traditionnels. Seule condition : que l’opérateur connaisse le travail de la pierre naturelle.
Il y a encore quelques années, seuls les cuisiniers professionnels disposaient de plaques de travail en matériaux nobles tels que le granit ou le marbre. Aujourd’hui, même les cuisiniers amateurs peuvent valoriser leurs cuisines avec des pierres coûteuses. Pour obtenir de telles plaques de travail, le tailleur de pierres doit « travailler » la matière première. Un travail très dur qui exige beaucoup d’efforts, de temps et de savoir-faire avec des conséquences économiques non négligeables alors que la pression des coûts et la concurrence sont décisives, même dans l’industrie de la pierre naturelle. C’est là que la robotique associée aux techniques de sciage, de découpe par jet d’eau et de vision par caméra s’avère financièrement intéressante, d’autant plus que les robots garantissent 100 % de qualité grâce à leur flexibilité et la précision constante de leur travail.Un tel centre de découpe robotisé a été développé par la société USG Robotics autour d’un robot 6 axes Kuka en version Foundry (l’industrie de la pierre naturelle emploie généralement des robots de la série 2000 dotés d’un grand nombre d’entraînements et de motoréducteurs puissants ainsi que des degrés de portée et de capacité de charge de 150 à 360 kg). Il est utilisé avec succès, notamment aux Etats-Unis, par la société Marble Tech Inc. qui, uniquement grâce à l’utilisation de ce système, a augmenté sa capacité de production de 20 % par rapport à un système conventionnel.
Un robot tout en unDeux tables de découpe permettent d’obtenir des temps de chargement et de déchargement plus courts. Ainsi, le robot peut travailler en continu sur les plaques de granit brut. Le système de caméras sert à l’identification automatique de leurs positions. La plaque à usiner est scannée et les données, ainsi que la position exacte de la plaque, sont transmises au robot. Afin de limiter les chutes, le logiciel RoboCut détermine le plus grand nombre possible de plaques de travail qui peuvent être découpées sur la plaque brute. Le robot peut commencer immédiatement à usiner la plaque de granit. Lors de la première étape, les bords droits sont sciés à l’aide d’une scie circulaire de 400 mm avec une vitesse de découpe de 4,6 m/ min. Lors de la deuxième étape, la technique de jet d’eau est utilisée pour les coupes des éviers et lavabos, les perçages ou les rayons. Avec une pression de 4.000 bar, le jet d’eau atteint des vitesses de découpe de 440 mm / min. Le robot ne doit pas changer d’outil pendant tout le processus de découpe et aucune découpe supplémentaire effectuée par d’autres machines n’est nécessaire. « Un robot nécessite néanmoins un opérateur qui a des connaissances du travail de la pierre naturelle. Il surveille le processus de découpe de la pierre et contrôle tout d’abord les données enregistrées du client, puis la plaque de travail finie. Le travail en équipe du travailleur spécialisé et du robot permet d’obtenir le produit », explique Stefan Ender, Industrial Business Development (IBD) Manager Stone Industry chez Kuka Roboter GmbH qui fabriques des robots capables de manipuler des charges allant jusqu’à 1.300 kg. « Le plus important pour l’utilisation d’un robot est la connaissance de l’application. Pour cela, le client doit prendre tout le temps qui y sera nécessaire. C’est la raison pour laquelle tout commence par une formation », conclut-il.Par Marc Chabreuil
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