Les robots envahissent les champs de batailles. Après les drones et les robots tueurs, voici un projet de robot terrestre polyvalent (RTP) ! « Les missions principales visées pour le RTP sont des missions de types surveillance, reconnaissance et renseignement sur des zones de grandes superficie avoisinant plusieurs dizaines de km², mais également des missions de type mule ou transport de matériels. » précise la DGA dans une demande d’information destinée à l’industrie.
La DGA s’intéresse à la faisabilité technique et financière de ce robot et demande donc à l’industrie des informations sur les « technologies et architectures existantes pour les plates-formes robotiques capables de réaliser des missions opérationnelles variées », explique-t-elle. Concrètement, ce robot remplacera les soldats dans ces missions dangereuses où ils sont les plus exposés au feu ennemi.
Il pourra également transporter les charges lourdes en zone de combat au service des soldats. Enfin, il pourra réaliser les tâches les plus pénibles et répétitives. Le RTP servira aussi à évaluer l’intérêt de la robotique pour d’autres missions telles que la cartographie, l’ouverture d’itinéraires et l’illumination de cible ou encore la destruction d’explosifs.
Qu’est-ce qu’un bon robot terrestre polyvalent ?
Pour devenir le meilleur robot terrestre polyvalent possible, il devra tout d’abord avoir une autonomie suffisante sur champ de bataille, ainsi qu’une fiabilité et une efficacité sans faille, quelle que soit la sévérité de l’environnement et dans le plus grand nombre d’environnements urbains et périurbains possibles. « Cela sous-entend des capacités de mobilité sur route bitumée et sur tout chemin, voire tout terrain au sein d’environnements déstructurés », précise la DGA.
Ce robot devra présenter une architecture mécanique et logicielle suffisamment ouverte, modulaire et évolutive pour pouvoir être « mis à jour » ou amélioré en continu. Sa masse idéale sera comprise entre 500 kg et 1 tonne et, en aucun cas, n’excédera 2 tonnes.
Le RTP et son poste de contrôle commande sera transportable par route jusqu’au centre des opérations. Deux personnes, hors pilote de sécurité, contrôleront l’engin. La liaison entre le poste de contrôle et le robot sera opérationnelle sur 360 degrés. Sa portée sera de l’ordre de 3 km en milieu ouvert et de 1 km en milieu urbain.
Ce projet entretient les craintes liées à l’absence de chaîne de responsabilité claire en cas de recours à la force létale. Le plan « France robots initiatives », soutenu par Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, vise une réflexion sur ces questions éthiques. Il s’intéressera notamment à l’acceptabilité éthique et sociétale des robots dans les domaines de la défense et de la sécurité. Ce travail débouchera sur une charte éthique ou déontologique.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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