Les moisissures sont responsables chaque année de problèmes socio-économiques importants. Des chercheurs de l’université de Nottingham ont trouvé le moyen de combattre ce fléau sans utiliser aucun traitement fongicide.
En plus de causer des problèmes environnementaux, les traitements antifongiques sont de moins en moins efficaces. La résistance des moisissures aux produits fongicides nécessite de trouver de nouvelles méthodes de lutte.
Limiter les consommations de pesticides : un enjeu crucial
Lors de travaux précédents, l’équipe d’experts, des départements des sciences de la vie, de pharmacie et d’ingénierie de l’université de Nottingham, présentait différentes combinaisons de fongicides parmi les plus efficaces. Si ces travaux devaient permettre, en théorie, de limiter la consommation de substances actives, les réglementations de plus en plus strictes poussent vers la recherche de solutions zéro pesticides.
Un traitement passif
Dans un papier publié dans le journal Science Advances, l’équipe de chercheurs a démontré qu’il était possible de combattre les moisissures de manière passive, sans qu’il soit nécessaire de les détruire. Comment ? Grâce à des matériaux dont la surface empêche les moisissures d’adhérer.
Ils ont ainsi développé un revêtement polymère à base de méthacrylate et répondant à cette description. Parmi les souches de moisissures testées, on retrouve deux champignons bien connus pour leurs effets dévastateurs :
- Candida albicans, la levure responsable de nombreuses infections fongiques humaines ;
- Botrytis cinerea, la fameuse pourriture grise qui attaque aussi bien les cultures de tomates, de fraises que les vignes.
Une étude exhaustive qui a porté ses fruits
Selon le professeur Simon Avery, responsable de ces travaux, il s’agit de la première étude exhaustive concernant la chimie des polymères résistant à l’adhésion de moisissures. En effet, après avoir étudié des centaines de formulations de méthacrylate, ils ont été capables d’identifier les polymères les plus efficaces.
Cette étude n’est qu’une première étape. Au-delà de l’utilisation de tels polymères à des fins thérapeutiques ou de protection des cultures, la méthode peut être utilisée pour toutes sortes d’applications où une protection antifongique s’avère nécessaire.
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