La biomasse lignocellulosique est un trésor encore peu exploité qui permet d’obtenir des combustibles, des sucres, des polymères, des cosmétiques, mais aussi des protéines pour l’alimentation et de nombreuses matières premières servant dans le domaine de la construction ou de l’ingénierie.
La start-up anglaise Bio-Sep, fondée en 2010, a mis au point un procédé unique de bioraffinage. Par ce procédé, il est ainsi possible de transformer tous types de biomasses lignocellulosiques (bois durs et tendres, pailles, bagasse de canne à sucre, plantes herbacées ou ligneuses) en cellulose, en lignine et en sucres, de manière plus économique.
Bio-Sep est un spécialiste du bioraffinage par ultrasons
Le procédé Bio-Sep se démarque des autres procédés de bioraffinage par une consommation d’énergie réduite, l’utilisation de solvants organiques récupérables et la génération d’une faible quantité de déchets.
En effet, le procédé de bioraffinage développé et breveté par Bio-Sep a la particularité d’utiliser les ultrasons pour briser les liaisons chimiques. Comme il fonctionne à basse température et à basse pression et que les temps de cycles sont réduits, il a notamment l’avantage de consommer peu d’énergie.
Par ailleurs, comme les conditions de traitement (température et pression notamment) sont douces, cela permet de ne pas décomposer les produits obtenus et de ne pas altérer leur qualité.
- Les sucres de l’hémicellulose sont récupérés sans hydrolyse et sont de haute qualité.
- La lignine est récupérée sans dépolymérisation ou sulfonation importante.
- La cellulose obtenue n’est pas endommagée.
Un projet industriel conjoint avec l’iCAST et le NCC
Ce procédé ouvre de nouvelles possibilités intéressantes pour la lignine non sulfonée, un produit qui a suscité de l’intérêt en raison de son potentiel de conversion en produits à très haute valeur ajoutée, mais qui n’est actuellement pas disponible à grande échelle.
Afin d’explorer au maximum le potentiel que représente ce procédé, Bio-Sep vient de lancer un projet industriel conjoint avec l’Innovation Centre for Applied Sustainable Technologies (iCAST), un centre de R&D britannique qui a pour vocation d’accompagner les stratégies d’innovation des entreprises travaillant dans le domaine de la croissance verte.
Dans un communiqué de presse, le Docteur Andrew West, chimiste en chef, est enthousiaste : « Ce projet de R&D interdisciplinaire nous permettra de développer et de démontrer les applications potentielles de notre lignine non sulfonée et de notre procédé de bioraffinage. Nous sommes très impatients de travailler avec des partenaires de valeur au sein d’iCAST, et de bénéficier de leur expertise mondiale et de leur connaissance approfondie de la chimie des matériaux biosourcés et de la fabrication des composites. »
Par ailleurs, l’université de Bath et le National Composites Centre (NCC) font aussi partie de ce projet, dont l’objectif est de tester de manière approfondie les propriétés et les performances des produits, à la fois en tant que composants de composites biosourcés et en tant qu’adjuvants du ciment.
Tim Young, responsable du développement durable au National Composites Centre, a ainsi déclaré : « Notre participation au projet Bio-Sep nous permettra d’évaluer l’adéquation d’un matériau composite très innovant et à faible teneur en carbone. L’équipe du NCC est impatiente d’évaluer la faisabilité de l’utilisation du matériau dans des applications industrielles en utilisant notre expertise en matière de conception, de fabrication et d’évaluation de la qualité, ainsi que notre réseau de clients, afin de faciliter la mise sur le marché du matériau.
Nous sommes ravis de soutenir Bio-Sep dans son offre passionnante de durabilité pour le marché des composites, et de faire partie d’un consortium de partenaires qui mettent en commun leur expertise et leurs connaissances dans ce domaine spécialisé en pleine expansion. »
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