Les polyesters et les polycarbonates sont deux catégories de plastiques de consommation courante. Si ces plastiques sont habituellement recyclés par broyage, de nouvelles méthodes de régénération par voie chimique sont en train d’apparaître. Des chercheurs ont développé une méthode de recyclage chimique de ces déchets qui fonctionne à température ambiante.
À l’heure actuelle, 99 % des déchets thermoplastiques sont recyclés par voie mécanique*. Malheureusement, les cycles de recyclage répétés conduisent à une détérioration de la matière et ne permettent pas de fonctionner en boucle fermée. Parce qu’elles permettent d’envisager un recyclage « à l’infini », les méthodes de recyclage chimique font l’objet de nombreuses recherches et intéressent fortement les industriels.
Un procédé rapide et sélectif
Le procédé de dégradation sélective proposé par les chercheurs du Centre for Sustainable and Circular Technologies (CSCT) de l’université de Bath repose sur l’utilisation de complexes de zinc(II) et de méthanol.
Cette méthode, détaillée dans le papier publié en open access dans le journal ChemSusChem, est d’autant plus intéressante qu’elle est rapide et consomme peu d’énergie. Ils expliquent ainsi être parvenus à décomposer complètement des perles de BPA-PC en 20 minutes, à température ambiante.
Les produits de la décomposition, le bisphénol A et le carbonate de diméthyle (DMC) peuvent ainsi être récupérés, pour former à nouveau du polycarbonate, ou pour d’autres utilisations, le DMC étant un solvant vert et un élément qui entre dans la composition d’autres produits chimiques industriels.
Une méthode polyvalente pour une démarche circulaire
Cette méthode a aussi l’avantage de fonctionner sur des polyesters comme le PLA ou le PET.
L’équipe a ainsi démontré, dans une démarche circulaire, la possibilité de produire plusieurs poly(ester-amide) renouvelables (PEA) à partir de monomères téréphtalamides dérivés de bouteilles PET usagées.
Les matériaux obtenus présentent d’excellentes propriétés thermiques et sont, par exemple, utilisables dans des applications biomédicales, comme l’administration de médicaments et l’ingénierie tissulaire.
Dans un communiqué de presse, le professeur Matthew Jones, co-auteur de l’étude et chercheur au CSCT de l’université de Bath, déclare : « Il est vraiment passionnant de voir la polyvalence de nos catalyseurs dans la production d’une large gamme de produits à valeur ajoutée à partir de déchets plastiques. »
* Source : IFP Énergies nouvelles
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