Quandela vient de lancer le premier service en ligne européen donnant accès à ses ordinateurs quantiques assemblés et hébergés dans ses locaux de Massy. Créée en 2017, la start-up est issue du Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies (Université Paris-Saclay) où a été développée pendant une vingtaine d’années une technologie unique pour la fabrication de sources de lumière quantique. Ces émetteurs permettent d’émettre des bits quantiques photoniques à de très haut débit et sur de longue distance.
Avec Mosaiq, les scientifiques, les acteurs industriels et les entreprises peuvent accéder à plusieurs processeurs pour des calculs allant jusqu’à 5 qubits photoniques. En utilisant la suite logicielle Perceval de Quandela, les professionnels peuvent développer et exécuter des algorithmes sur un véritable processeur quantique photonique (QPU).
Ce nouveau service en ligne d’informatique quantique a été utilisé pour la première fois par des chercheurs et des étudiants de toute l’Europe, participant à un hackathon quantique organisé par Quandela à la Sorbonne début novembre.
Quantum as a Service
Mais ce sont surtout les industriels qui pourraient être les plus intéressés. « Nous allons pouvoir utiliser de nouvelles méthodes pour résoudre des problèmes que nous ne savons pas encore résoudre. Nous travaillons par exemple avec une filiale d’Airbus pour développer des nouveaux matériaux, plus légers et plus solides pour l’aviation », explique Valérian Giesz, patron de Quandela.
« Notre plate-forme a aussi la particularité d’être modulaire, ce qui va permettre des mises à jour continuelles des performances des calculateurs. En effet, au fil des évolutions et des avancées technologiques, nos clients pourront en bénéficier sans avoir à changer complètement de machines et ainsi pour des investissements complémentaires réduits », précise Pascale Senellart, cofondatrice de Quandela.
Quandela vise les 12 qubits disponibles en ligne d’ici à la fin de 2023, chaque qubit photonique supplémentaire doublant la puissance de calcul de l’ordinateur quantique.
Avec cette première en Europe, la start-up française entend bien rivaliser avec les poids lourds américains et canadiens dans l’offre de « Quantum as a Service ». Elle est constituée de simulateurs, d’émulateurs ou de processeurs quantiques qui peuvent être utilisés via le cloud.
En 2016, IBM avait connecté un petit ordinateur quantique au cloud. Des programmes simples ont ainsi pu être construits et exécutés sur le cloud. Un an plus tard, des chercheurs de la start-up californienne Rigetti Computing avaient démontré le premier accès programmable au cloud en utilisant la bibliothèque Python pyQuil.
Le Quantum Insider a répertorié treize des principales entreprises proposant des services de cloud computing quantique en 2022 parmi lesquels IBM, Google, mais aussi les Européens Quantum Inspire et AQT.
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