La désalinisation de l’eau de mer est un enjeu majeur pour nombre de pays subissant une pression sur les ressources en eau douce. Jusqu’ici, la méthode la plus basique et très énergivore, l’évaporation, permettait d’obtenir une eau séparée de ses sels, mais presque totalement déminéralisée et dont le goût laissait vraiment à désirer. Une autre méthode, l’électrolyse, peu gourmande en énergie, ne permet de traiter que de petites quantités d’eau tout en produisant des déchets polluants d’eau de Javel.
La distillation sur membrane, mise au point dans les années 80, est un procédé de séparation utilisant une membrane étanche aux liquides, mais perméable aux gaz. Le liquide, sous les effets conjugués d’une pression relativement basse et soumis à une température allant de 60 à 90°, se vaporise en partie et traverse donc la membrane, laissant « enfermé » le reste du liquide, bloqué par l’étanchéité.
Cette méthode offre de nombreux avantages : elle est propre, non-toxique, et assez peu gourmande en énergie, les températures nécessaires étant moins élevées que celles utilisées par les autres procédés. Elle reste assez chère, c’est donc pour cela qu’il fallait s’assurer de son efficacité et de sa pérennité. Et c’est là qu’intervient la membrane intégrant les nanotubes de carbone à sa structure, développée par le professeur Somenath Mitra, du New Jersey Institute of Technology. Ces matériaux, ultra résistants, d’une conductivité électrique et thermique remarquablement élevées, « ont amélioré d’une manière très significative la perméabilité de la vapeur, tout en renforçant son imperméabilité aux liquides », souligne-t-il. Cette structure couplée à ce matériau laisse donc augurer de bons résultats dans le domaine crucial de la désalinisation.
Par Rahman Moonzur
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