Résultat d’années de recherche, la mise au point d’un maïs génétiquement modifié pourrait jouer un rôle fondamental pour le développement des biocarburants. Ce nouveau plant qui présente des surfaces foliaires plus importantes pourrait s’avérer être une excellente source de matière première pour la transformation en biocarburants. Les travaux ont été publiés dans Proceedings of the national academy of sciences of the United States of America (voir le site), daté du 2 mars 2009.
L’étude se base sur l’observation de la présence naturelle dans le génome du maïs d’un gène appelé Glossy 15, qui permet à la plante de secréter une cire recouvrant les jeunes feuilles, les protégeant ainsi d’un ensoleillement direct. D’autres études ont montré que la principale fonction de Glossy 15 serait de ralentir la maturation de la plante, lui permettant ainsi d’optimiser sa croissance et d’augmenter en taille à la fin de la saison. Stephen Moose a donc cherché à augmenter l’expression de ce gène en introduisant une seconde copie du gène à l’aide des procédés de transfert de gènes.
Les observations et mesures réalisées au niveau de la plante ayant subi cette modification génétique indiquent un allongement de la taille du plant, accompagné d’une réduction de la densité des grains et d’une augmentation de la teneur en sucres des tiges. Ces caractéristiques pourraient également en faire une excellente source d’alimentation pour le bétail.
Une manipulation sans danger pour l’environnement
L’équipe du professeur Moose a tenté cette expérience sur plusieurs types de maïs et les effets observés sont similaires pour l’ensemble des variétés étudiées. Les études d’optimisation de la technique ont toutefois permis de montrer que l’introduction d’un nombre trop élevé de copies du gène Glossy 15 pouvait avoir un effet létal sur la plante suite à une production trop importante de cire responsable d’un ralentissement de la croissance des feuilles.Le professeur Moose est relativement confiant quant à l’approbation de son dossier de demande d’autorisation de commercialisation par les services administratifs compétents : « la manipulation est sans danger pour l’environnement puisque le gène d’intérêt est déjà présent dans le génome du maïs, le seul changement étant l’intrusion d’une copie supplémentaire de ce gène .»
Les Etats-Unis veulent reprendre les études sur les OGM
Une précaution sans doute justifiée par le changement de ton des autorités fédérales. Contre toute attente, la réglementation relative aux OGM risque d’être modifiée aux Etats-Unis. L’USDA (le Département Américain à l’Agriculture) a annoncé le 6 mars dernier qu’elle comptait effectuer une révision de la réglementation des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Ceci confirme la volonté de la nouvelle administration de reprendre les études sur une technologie et des aliments qui demeurent, 13 ans après leur mise sur le marché, très controversés et dont l’innocuité pour la santé et l’environnement n’a toujours pas été démontrée d’une manière scientifique.
Autre signe de la volonté américaine de renouveler ses pratiques, un article du New York Times datant du 19 mars dernier rapporte que le couple Obama aurait décidé de cultiver des fruits et légumes biologiques à la maison blanche, afin d’envoyer un message sur l’importance d’une alimentation saine et plus respectueuse de l’environnement. Un petit geste qui accompagne celui de la prolongation des consultations publiques sur la première révision de la réglementation en matière d’OGM depuis 22 ans.
Article issu du Bulletins-electroniques.com
Sources :
- Doubling a Gene in Corn Results in Giant Biomass, 02/03/2009: http://www.aces.uiuc.edu/news/stories/news4683.html
- Obamas to Plant Vegetable Garden at White House, 19/03/2009: http://www.nytimes.com/2009/03/20/dining/20garden.html?_r=2
- Obama renvoit les OGM à la cuisine! 17/03/2009: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/fkcXd
- BE Etats-Unis numéro 159 (27/03/2009) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58412.htm