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Un mois dans l’espace #32

Posté le par Pierre Thouverez dans Informatique et Numérique

Que s'est-il passé au-dessus de nos têtes depuis un mois ? Alors que la mission Artemis continue à prendre du retard, la Russie a encore franchi un pas de plus dans son divorce avec la Nasa et l'Esa, pendant que le télescope James Webb poursuit sa mission.

Le décollage du SLS repoussé

L’événement phare du mois d’août 2022, le début de la mission Artemis, a finalement fait chou blanc. En effet, le décollage du SLS (Système de Lancement Spatial), prévu le 29 août, a été repoussé jusqu’à nouvel ordre, pour des raisons techniques. Une nouvelle fenêtre de tir est prévue pour le vendredi 2 septembre, sans plus de précisions pour le moment.

C’est durant le remplissage des réservoirs de carburants que le problème est survenu. Un contretemps technique pas si inattendu dans les rangs de la Nasa. En effet, le système de purge s’est avéré défectueux. Son rôle est de maintenir les moteurs à une température idéale de fonctionnement, et il aurait dû être testé avant. Cela n’a pas été le cas, et les possibilités d’échec durant ce test s’en trouvaient donc plus importantes. Au final, le problème détecté n’est pas structurel mais lié à la température du carburant, le propergol, extrêmement froid à l’état liquide, ce qui a entraîné un dysfonctionnement de la purge.

La Nasa a d’ailleurs minimisé l’incident, évoquant un contretemps, alors que le projet Artemis prévoyait, initialement, le décollage du SLS pour 2018. 

La mission Artemis, qui a coûté plus de 4 milliards de dollars à la Nasa, revêt une importance capitale, puisqu’elle doit notamment propulser la capsule Orion en orbite lunaire, pour préparer le retour de l’homme sur la Lune. C’est le but de ce premier lancement, à la différence près que les astronautes à bord d’Orion seront des mannequins.

Le Russie consomme son divorce avec l’Europe sur le spatial

Les événements se déroulant en Ukraine depuis plusieurs mois ont isolé la Russie sur la scène internationale comme jamais auparavant. Le secteur de la coopération spatiale en est un exemple frappant. Ainsi, la Russie, quelques jours après avoir annoncé son renoncement quant à sa participation sur le projet ISS à partir de 2024, a présenté une maquette de sa propre station spatiale nationale, Ross. Une réorientation stratégique claire, qui s’accompagne d’un rapprochement avec la Chine. 

Pour rappel, l’ISS est en fin de vie. L’arrêt de son fonctionnement est prévu pour 2024, même si la Nasa assure depuis quelques mois que la station pourrait encore rendre des services jusqu’en 2030. 

Voici une vidéo, en russe, revenant sur la présentation de Ross :

Première détection de CO2 dans l’atmosphère d’une planète

Le télescope spatial James Webb est désormais au travail, après quelques mois à régler et étalonner ses appareils de mesure. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les capteurs du télescope fonctionnent à plein régime. Dernier exemple en date le 22 août, avec des images de Jupiter, et un niveau de détail jamais obtenu auparavant : on visualise ainsi les aurores de Jupiter, jusqu’ici jamais observées.

Le James Webb a, quelques jours plus tard, transféré des images de l’exoplanète WASP-39-b, proche de la Terre tout en étant située en dehors de notre système solaire. Ces images montrent de manière irréfutable que l’atmosphère de cette planète contient du CO2. Une information capitale pour établir la présence passée de formes de vie sur les planètes observables, notamment par le télescope James Webb.

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez


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