La sonde chinoise Chang’e 5 a rapporté des échantillons lunaires
La mission chinoise Chang’e 5 avait décollé le 23 novembre dernier avec succès, grâce au lanceur Longue Marche 5. Près de trois semaines plus tard, le 16 décembre, le module de retour a atterri en Mongolie intérieure, avec sa cargaison de roche lunaire (environ deux kilos de matériel). Une première depuis 1976.
Du point de vue scientifique, ces prélèvements vont permettre aux chercheurs chinois de continuer à collecter des informations relatives à l’histoire de notre astre. Mais pour la Chine, le réel enjeu est ailleurs. Il s’agit d’une part de s’affirmer comme une nation majeure dans le domaine du spatial ; d’autre part, ces missions lunaires, si elles ont leurs buts propres, sont les jalons de LA grande ambition chinoise à court et moyen terme, c’est-à-dire envoyer des hommes sur la Lune, à l’horizon 2030.
Ainsi, Chang’e 5 est la troisième étape de ce projet très ambitieux, baptisé Chang’e. Avant cela, Chang’e 1 et Chang’e 2, deux satellites d’observation, avaient été mis en orbite autour de la Lune en 2007 et 2010. Par la suite, l’administration spatiale nationale chinoise (CNSA) a, lors de la mission Chang’e 3, fait atterrir un rover sur la face visible de la Lune, baptisé Yutu (voir ci-dessous). C’était en 2013. Chang’e 4, lancé en 2019, est une mission similaire à Chang’e 3, à ceci près qu’il s’agit de placer un rover sur la face cachée de la Lune.
Pour Chang’e 5, la difficulté (voir vidéo ci-dessous) de la mission consistait non seulement à prélever des échantillons sur le sol lunaire, mais surtout à les placer dans un module destiné à quitter la Lune pour se remettre en orbite autour de l’astre, avant de revenir sur la Terre.
Les images de la télévision chinoise et les communiqués du CNSA ont largement relayé le succès total de cette mission commandée depuis la Terre, et qui constitue une première.
Le monde entier a vu naître et grandir les ambitions spatiales chinoises depuis l’envoi du premier homme dans l’espace en 2003 par le pays. Depuis, la Chine a surpris le monde entier par son ambition très forte, et les succès accumulés.
Car envoyer des Chinois sur la Lune via le programme Chang’e n’est qu’une des facettes des ambitions chinoises. Au mois de juin dernier, la Chine a achevé la mise en place de son système de navigation Beidou, qui a pour but de concurrencer le GPS américain.
Au même moment, le pays lançait une mission à destination de Mars, où doit se poser dans les prochains mois un robot téléguidé depuis la Terre. Pour compléter le tableau, la Chine entend fermement assembler «sa» propre station spatiale en orbite, d’ici 2022.
De succès en succès, la Chine est passée du statut de nation émergente du spatial à celui de nation mature en la matière. Cela n’a pas pris très longtemps.
SpaceX teste Starship… avec succès ?
La 9 décembre dernier, SpaceX avait rendez-vous avec ses fans : en effet, l’entreprise créée par Elon Musk avait décidé de diffuser en direct le test de son dernier bijou : la fusée Starship SN8 (voir ci-dessous).
Le but de la mission, tester le prototype de Starship en haute altitude. Si le vaisseau a décollé et réussi ses manoeuvres lors de son vol, il s’est ensuite écrasé lors de l’atterrissage, donnant lieu à une explosion spectaculaire.
Si on considère qu’un des objectifs de ce test était de tester le retour d’un vaisseau sur la terre ferme, on peut raisonnablement dire que de ce côté là la mission est un échec. Mais il y a aussi des motifs de satisfaction, si l’on écoute Elon Musk : «Nous avons toutes les données dont nous avons besoin», a annoncé le célèbre fondateur de SpaceX. Au rayon des succès en effet, l’ascension, le changement de position en altitude, et la précision de la trajectoire jusqu’au point d’atterrissage ont été performants… seule la vitesse de l’engin à l’atterrissage, qui était trop importante, et qui a causé la destruction du prototype, a échappé au contrôle des ingénieurs de SpaceX.
Prochaine étape, le SN9 : ce nouveau prototype de Starship, quasiment achevé à l’heure qu’il est, sera équipé de 37 moteurs (contre 9 pour le SN8) et devrait mesurer près de 120 mètres de haut.
Par P.T
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