Il n’y a rien de surprenant à ce que la science prenne exemple sur la nature pour le développement d’une quelconque technologie. Les micro-robots se déplaçant sur l’eau ne sont en cela pas une nouveauté, les scientifiques ayant décidé d’étudier à de maintes reprises la faculté qu’ont les gerridés, communément appelées (à tort) araignées d’eau en raison de leurs longues pattes bien qu’elles fassent partie de la famille des punaises. La face ventrale des gerridés est complètement recouverte de fins poils hydrophuges (les préservant de l’humidité), leur permettant alors d’utiliser la tension superficielle de l’eau pour rester au dessus de la surface de l’eau et s’y déplacer. Cet effet, appelé l’effet lotus, permet donc aux gerridés de flotter tandis qu’ils se servent de leurs deux paires de pattes postérieures pour se déplacer et ainsi glisser.
Les scientifiques à l’origine de ce nouveau robot, affiliés à l’institut de Technologie de la ville de Harbin, en Chine, se sont donc calqués sur la faculté des gerridés pour concevoir leur insecte bionique, se servant également de quelques uns de leurs travaux précédents ainsi que de travaux « concurrents ». Jusqu’alors, de nombreuses équipes de chercheurs avaient réussi à concevoir de tels robots, mais aucune n’avait réussi le tour de force à les rendre à la fois pratiques, agiles et extrêmement peu onéreux.
Le robot, que vous pouvez observer dans la vidéo en fin d’article, est composé du corps, de dix pattes filiformes se servant de la tension superficielle de l’eau, et de deux pattes « rameuses » propulsées par deux moteurs miniatures. « Pesant près de 390 fois le poids d’un gerridé, on aurait s’attendre à voir le robot couler rapidement. Pourtant, il flotte sans efforts à la surface de l’eau, avançant et tournant librement. » confirme Qinmin Pan, responsable du projet. Ce robot pourrait bien avoir de nombreux développements militaires, notamment dans le domaine de l’espionnage en le munissant d’une caméra vidéo ainsi que dans le domaine de la prévention et du contrôle de la pollution marine.
Par R.M