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Un insecticide en cause dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

Le lien entre l’exposition à l’insecticide dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) et le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer vient d’être établi de manière certaine.

Des chercheurs ont analysé le sang de 86 personnes malades et celui de 79 autres non malades. Leurs mesures révèlent un taux de DDT quatre fois supérieur dans les échantillons des personnes atteintes d’Alzheimer ! Ces mesures ont été complétées par des analyses du cerveau de malades post-mortem. La présence de DDT a là encore été retrouvée en grande quantité. Publiés dans la revue Journal of the American Medical Association Neurology, ces résultats soulignent l’impact à long terme de cet insecticide et son implication dans la survenue d’une maladie neurodégénérative.

Le DDT a été interdit aux Etats-Unis dès 1972, mais a été très utilisé pour lutter contre le paludisme. Dans ces parties du monde, il reste un outil majeur pour éradiquer ce mal. Bien que désormais limité à une utilisation dans des bâtiments, à des doses très contrôlées, les sols et les cultures restent contaminés. Le DDT présente en effet l’inconvénient de persister plusieurs années dans son environnement, avec une demi-vie allant de 2 à 15 ans. Les Américains consommant des produits cultivés dans des régions touchées par le paludisme s’exposent donc au DDT.

Le DDT possède un composant actif, le dichlorodiphényldichloroéthylène (DDE). Ce dernier serait à l’origine de l’accroissement d’une substance participant à la formation de protéines bêta-amyloïdes, les plaques qui se forment dans le cerveau des malades d’Alzheimer. Les scientifiques  qui ont mené les analyses ont aussi constaté que les malades présentant le plus fort taux de DDE dans le sang étaient aussi ceux avec les symptômes les plus sévères. Enfin, l’impact du DDT est majoré par la vieillesse puisqu’il s’accumule dans le corps.

Dr Allan Levey, directeur du Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer et co-auteur de l’étude n’hésite pas à comparer  « l’effet du DDT […] au facteur génétique le plus courant prédisposant à la maladie d’Alzheimer ».

Cette étude est la première à mettre en évidence aussi clairement un effet du DDT sur la santé humaine. 

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

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Posté le par La rédaction


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