Dans le cadre du programme Artemis de la NASA, le tout nouvel incubateur TechTheMoon accueille depuis octobre cinq start-up spécialisées sur des technologies lunaires. « Le CNES voulait faire émerger des start-up sur ce sujet », explique Anne-Laure Charbonnier, directrice de l’incubateur Nubbo. Le Centre national d’études spatiales pouvait accompagner les entreprises en partageant leur expertise scientifique, mais il avait besoin de s’associer à une structure pour le reste de l’accompagnement, comme l’exploration du marché ou la prospection commerciale. L’incubateur Nubbo, un incubateur public dit « Allègre » (en référence à la loi Allègre), basé à Toulouse, s’est donc associé au projet. Et un appel à projet commun a été lancé.
Des outils pour assister les premières missions humaines sur la Lune
« Nous avons reçu 12 candidatures, dont 8 ont été examinées en détail », note la directrice de Nubbo. Les cinq start-up retenues couvrent les trois grandes thématiques : les sujets infrastructure, support vie et exploitation des ressources. Il s’agit des entreprises Anyfields, Metis, Orius Technologies, Spartan Space et The Exploration Company. La société Anyfields propose un système de visualisation des rayonnements électromagnétiques et de mesure de la performance des antennes ; les solutions sur lesquelles travaille Metis permettront de réaliser des contrôles non destructifs et des localisations de défauts sur des composants ou équipements spatiaux de manière mobile, souple et reproductible ; Orius Technologies développe un système de culture de végétaux compatible avec l’environnement spatial ; Spartan Space développe des habitats spatiaux pour l’exploration de la Lune ; et The Exploration Company a l’ambition de démocratiser l’accès à la Lune pour les industries spatiales et non spatiales grâce à des véhicules spatiaux réutilisables.
Un accompagnement d’un an
Pendant 12 mois, ces cinq pépites bénéficieront de soutien technique, coaching business, mentorat, networking… « En général, on part d’un savoir-faire technologique, mais on doit analyser les besoins. Il y a souvent un écart entre ce que les entrepreneurs pensent pouvoir faire des produits, et les attentes réelles du marché », estime Anne-Laure Charbonnier. L’objectif est d’avoir une solution utile pour les programmes lunaires. Au terme des 12 mois, la phase d’incubation devrait aboutir à une grosse levée de fonds, voire même à un lancement commercial. Mais comme il s’agit d’un marché compliqué, cette phase d’incubation pourrait être prolongée de 6 mois, quand cela le nécessite. Après cette première phase, d’autres types d’accompagnement classiques existent pour les entreprises.
« C’est une année prototype. L’objectif est de renouveler et d’étendre les opérations. On espère réaliser au moins une édition annuelle », soutient Anne-Laure Charbonnier. Il y a une condition à l’accompagnement : les start-up doivent être implantées en Occitanie au terme des 12 mois, l’incubateur ayant des financements de la part de la région.
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