En août dernier, le programme de GPS européen Galileo commandité par l’ESA dévoilait publiquement l’échec de sa mission consistant à envoyer Sat-5 et Sat-6 dans la constellation européenne. Les deux satellites censés tourner sur une orbite circulaire à 23 000 kilomètres d’altitude inclinée à 55 degrés avaient en fait été placés sur une orbite elliptique basse autour de 17 000 kilomètres, inclinée à 49,8 degrés les rendant de fait caducs avant même d’avoir pu servir. Par la suite, l’ESA ouvrait une enquête pour déterminer les causes de cette bévue afin d’en tirer les conclusions qui conviennent. Il s’est avéré que le problème provenait d’une défaillance de tuyaux d’alimentation, ce qui aurait occasionné un gel de carburant dans le lanceur.
Passé cette constatation, les ingénieurs ont ensuite mis en place une suite de 11 manipulations effectuées sur 17 jours pour redresser au mieux la trajectoire orbitale de Sat-5. Et si elle n’est toujours pas idéale, elle est désormais dans un périmètre « sécurisé » comme l’affirme Didier Faivre, directeur de l’ESA. Un signe très encourageant selon lui : « Nous sommes maintenant dans un endroit sûr, nous pouvons travailler, au moins pour la phase de tests en orbite, et nous avons encore l’espoir que ce satellite pourrait être utilisé pour la navigation ».
La commission européenne statuera sur son éventuelle utilisation après observation des résultats des tests mais il n’est pas impensable que ce soit le cas un jour. Les réponses sont prévues pour le début de l’année prochaine. Quoi qu’il en soit, Didier Faivre se montre optimiste sur la situation actuelle. Quant à Sat-6, le deuxième satellite, il devrait connaître le même sort que son homologue et jouir de manoeuvres semblables afin de le mettre dans une orbite sécurisée et plus conforme à sa mission.
Par Sébastien Tribot